Un robot chirurgien effectue seul une opération sur des tissus mous

  05 Mai 2016    Lu: 653
Un robot chirurgien effectue seul une opération sur des tissus mous
Pour l`instant, ce robot ne peut pas remplacer des chirurgiens en chair et en os
Incroyable innovation dans le domaine de la médecine. Un robot autonome a réussi à rattacher, sous la supervision d’un chirurgien, deux parties de l’intestin d’un porc, une grande avancée dans la chirurgie délicate des tissus mous de l’organisme où le risque de complications est élevé.

Ce nouveau robot, appelé « Smart Tissue Autonomous Robot » (Star), ne remplace pas pour autant des chirurgiens spécialisés, mais il leur donne un outil capable d’une plus grande précision pour faire notamment des sutures, expliquent ces chercheurs qui publient leurs travaux dans la revue américaine Science Translational Medicine.

Ceux-ci montrent que le robot Star a surpassé la dextérité et la précision des chirurgiens, ainsi que d’un instrument robotique déjà commercialisé appelé Vinci Surgical System, pour recoudre deux parties d’un intestin de cochon. Le robot Vinci est manipulé manuellement par le chirurgien.

« En éliminant l’intervention humaine, des robots autonomes pourront potentiellement réduire les complications et améliorer la sûreté et l’efficacité des interventions chirurgicales sur des tissus mous. Celles-ci concernent environ 45 millions de personnes par an aux Etats-Unis », estiment ces chirurgiens.

Selon une étude publiée mardi, les erreurs médicales, notamment dans les hôpitaux, sont la troisième cause de mortalité dans ce pays.

« L’objectif n’est pas de remplacer les chirurgiens mais de leur donner des outils comme Star, qui en rendant la procédure plus intelligente, peut garantir de meilleurs résultats pour les patients », a souligné le Dr Peter Kim, un professeur de chirurgie à la faculté de médecine de l’université George Washington lors d’une conférence de presse téléphonique. Il est l’un des co-concepteurs de ce système.

« C’est un peu comme le régulateur de vitesse d’une voiture ou des systèmes autonomes arrêtant le véhicule devant un obstacle : ils permettent de réduire le nombre d’accidents et de morts », a-t-il dit. « C’est la même logique qui s’applique dans la technologie robotique chirurgicale ».

L’assistance robotique dans la chirurgie dépend actuellement du chirurgien, qui contrôle manuellement l’outil, et les résultats varient selon son expérience et son degré de formation.

Aucune complication

La robotique en chirurgie avait jusqu’à présent fait des avancées surtout pour les interventions sur les os, pour les sectionner avec une grande précision par exemple, mais pas sur les tissus mous qui sont malléables et de ce fait imprévisibles.

Equipé d’un bras télémanipulateur et d’instruments chirurgicaux, Star combine des technologies d’imagerie intelligente et des marqueurs fluorescents pour naviguer et s’adapter aux complexités des tissus mous, expliquent ces scientifiques.

Sous supervision humaine, le robot chirurgien Star s’est montré supérieur à toutes les autres approches pour faire des sutures et reconnecter des segments de l’intestin de plusieurs porcs, une intervention appelée entéro-anastomose.

Tous les animaux ont survécu à ces opérations sans aucune complication.
Cette intervention est fréquente pour enlever par exemple une tumeur cancéreuse du colon ou traiter une occlusion et ré-attacher les deux sections intestinales.

Plus d’un million d’entéro-anastomoses sont effectuées annuellement aux Etats-Unis et aussi. Des opérations du même type sont également effectuées en urologie et en gynécologie.

Jusqu’à 30 % des anastomoses intestinales connaissent des complications comme des fuites ou des blocages, selon ces chercheurs.

Ces derniers ont souligné que les chirurgiens ont surveillé très étroitement le robot Star durant toutes les interventions de manière à pouvoir l’arrêter immédiatement en cas de mauvais fonctionnement.

Les chercheurs estiment que Star ne sera probablement pas autorisé à être commercialisé par l’Agence américaine des médicaments (FDA) avant plusieurs années car il faut avant cela effectuer des essais cliniques pour s’assurer qu’il ne présente pas de risques pour les humains.

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