Clinton contre Trump, le duel probable de la présidentielle américaine

  05 Mai 2016    Lu: 746
Clinton contre Trump, le duel probable de la présidentielle américaine
Le match de la présidentielle américaine de novembre se dessine: à moins d`un coup de théâtre, le milliardaire populiste Donald Trump s`opposera à la démocrate Hillary Clinton, les deux candidats étant en passe de triompher de primaires éprouvantes.
Donald Trump a remporté 53% des voix républicaines à la primaire de l`Indiana mardi contre le sénateur du Texas (37%), qui a annoncé dans la foulée son retrait surprise de la course.

Au terme d`une campagne extraordinaire de dix mois et demi, Donald Trump a ainsi éliminé 15 candidats plus qualifiés les uns que les autres, des gouverneurs, sénateurs et chef d`entreprise dont les compétences n`ont pu rivaliser avec ce qui a justement fait le succès de l`homme d`affaires: son absence totale d`expérience politique, le New-Yorkais de 69 ans n`ayant jamais exercé de mandat électoral.

"Nous voulons unifier le parti républicain", a déclaré Donald Trump lors d`un discours au ton apaisé à la Tour Trump, à New York, lors duquel il a félicité Ted Cruz. "Nous allons nous attaquer à Hillary Clinton", a-t-il promis.

"Nous allons rendre à l`Amérique sa grandeur, et nous allons nous remettre à gagner. Vous serez fiers de ce pays très, très bientôt", a conclu Donald Trump.

Seul John Kasich, gouverneur républicain de l`Ohio, restait en course face à Donald Trump. Il a promis de continuer jusqu`à la convention d`investiture de Cleveland en juillet, mais en l`absence d`adversaire de taille, il est plus que probable que le milliardaire atteindra d`ici la fin des primaires le 7 juin la majorité de 1.237 délégués requise pour être automatiquement désigné. Il en a aujourd`hui 1.053.

Républicains désunis

Le président du parti républicain Reince Priebus s`est résigné à l`inéluctable et a appelé à l`unité autour de Donald Trump, le qualifiant de "candidat présumé".

En cas de duel Clinton-Trump, Hillary Clinton, 68 ans, partirait favorite. Elle recueille 47% des intentions de vote des Américains contre 40,5% pour Donald Trump, selon la moyenne des six derniers sondages réalisés. Un sondage CNN publié mercredi lui donne 54%, contre 41% pour lui.

Mais le monde politique craignait que les six prochains mois ne soient aussi imprévisibles que les dix derniers.

Le président de la campagne de l`ex-secrétaire d`Etat John Podesta a donné un aperçu de l`angle d`attaque démocrate. "Donald Trump a montré qu`il n`était pas rassembleur et n`avait pas le tempérament pour diriger notre pays et le monde libre", a-t-il déclaré, en évoquant les enjeux de sécurité nationale. "Donald Trump est un pari trop risqué".

Malgré des millions de dollars dépensés et l`appui de personnalités conservatrices, le front anti-Trump n`a pas trouvé de porte-flambeau efficace.

Il a enchaîné les victoires sans jamais adoucir son ton ni changer de tactique. Omniprésent sur les chaînes d`information, il se présente comme un négociateur hors pair, promettant de rétablir le rang des Etats-Unis sur la scène internationale.

Son discours est populiste, protectionniste et isolationniste. Il promet de construire un mur à la frontière mexicaine contre les clandestins, défend les ouvriers dont les usines sont délocalisées au Mexique et menace de représailles la Chine, qu`il accuse de "violer" l`Amérique.

Mais la droite américaine est loin d`être apaisée. Des républicains menacent de voter pour Hillary Clinton, d`autres entretiennent le rêve d`une convention disputée.

"Trump commence la campagne générale dans une position précaire. Comment va-t-il se réconcilier avec le reste du parti?", analyse Larry Sabato, de l`Université de Virginie. "Le noyau intellectuel du parti républicain lui reste irrémédiablement hostile".

Le choix de son colistier pourrait être un moyen d`obtenir les faveurs de ces réfractaires. Sur ABC, M. Trump a assuré qu`il choisirait bien un républicain, "plus que probablement" un élu.

"Ce sera probablement quelqu`un avec une expérience politique. (...) J`aimerais avoir quelqu`un qui soit vraiment bon pour interagir avec le Sénat, pour interagir avec le Congrès, faire voter des lois", a-t-il dit.

Clinton prépare le match

Chez les démocrates, l`investiture semblait promise à Hillary Clinton, qui a toutefois subi un revers mardi face au sénateur du Vermont Bernie Sanders, qui reste en course. Il a remporté 52,5% des voix dans l`Indiana, mais cela ne suffira pas à rattraper son retard (Clinton a 2.215 délégués contre 1.442 pour Sanders, la majorité requise étant de 2.383).

Le succès du septuagénaire socialiste démocrate auprès des moins de 30 ans sera le grand défi de l`après-convention pour Hillary Clinton, qui doit ses victoires aux démocrates noirs et hispaniques, et aux femmes plus âgées.

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