Nicolas le singe alcoolique, symbole au Chili

  29 Octobre 2015    Lu: 966
Nicolas le singe alcoolique, symbole au Chili
Le commerce et la maltraitance de primates n`est pas rare au Chili...

Un singe capucin dans le centre de désintoxication pour primates de Peñaflor, au Chili, le 21 septembre 2015.

La rehab n`est pas réservée aux êtres humains. Près de Santiago au Chili, un centre un peu particulier, aux airs de forêt tropicale, héberge Nicolas, un petit singe capucin qui a réussi à surmonter son addiction à l’alcool et a pu finalement retrouver une vie de primate.
Nicolas appartenait à des commerçants de la capitale chilienne. Il est arrivé dans le centre de désintoxication pour primates de Peñaflor, dans la banlieue de Santiago, privé de ses crocs et dépendant à l’alcool et au tabac. « Les anciens propriétaires lui donnaient de l’alcool parce qu’ils aimaient sa réaction. Il devenait plus agressif et cela les faisait rire », raconte Nicole Rivera Helbig, la vétérinaire responsable du centre, en caressant le petit singe.

Un singe voleur de bijoux

Après avoir été secouru par la police, Nicolas a reçu un traitement similaire à ceux que les humains reçoivent pour traiter les addictions. Il est passé par toutes les étapes de la désintoxication, et pour supporter l’abstinence, il reçoit un traitement d’antidépresseurs. S’il a maintenant bien récupéré, son cas est loin d’être isolé.

L’alcool, avec « la cigarette et la drogue, est couramment donné aux singes, parce qu’ils perçoivent cela comme un jeu », explique la vétérinaire. Dans le centre, il y a également un singe qui a été dressé pour voler discrètement des bijoux, ainsi qu’une femelle âgée qui a subi de nombreux traitements hormonaux dans un laboratoire.
Commerce des singes

C’est dans une dense végétation, qui tente de recréer l’habitat naturel des 150 individus recueillis, que tous ces animaux qui portent sur leurs corps les marques de harnais, des mutilations et autres signes d’un passé douloureux, tentent de se reconstruire. Cet établissement un peu particulier a été créé par Elba Muñoz, une amoureuse des animaux qui consacre désormais, avec sa famille, sa vie à cette passion. « Ici les singes apprennent qu’ils sont des singes. Lorsqu’ils sont dans une maison, ce ne sont pas des singes : ils ne peuvent pas développer les comportements propres à leur espèce - ils ne sont donc pas des primates, ni des enfants non plus… en fait ils ne sont rien », explique Elba Muñoz à l’AFP.

Pendant des années au Chili, posséder un singe était perçu un signe de richesse. Cette mode semble aujourd’hui passée, mais le trafic d’espèces exotiques continue d’être l’un des plus lucratifs au monde. Le commerce des singes « est en perte de vitesse, mais il existe toujours », on recense des cas de « possession de primate de manière sporadique, un, deux au maximum trois par an », explique Carlos Muñoz, sous-commissaire à la Brigade d’enquête des délits contre l’environnement.

Tags:


Fil d'info