Obama et Merkel veulent conclure le TTIP cette année - VIDEO

  25 Avril 2016    Lu: 933
Obama et Merkel veulent conclure le TTIP cette année - VIDEO
Barack Obama et Angela Merkel ont mis dimanche leur poids dans la balance pour défendre le projet d’accord de libre-échange UE-USA, malgré l’opposition croissante qu’il suscite des deux côtés de l’Atlantique.
Au premier jour d’une visite en Allemagne, la première économie européenne, Barack Obama a souhaité que les négociations sur ce traité connu sous ses acronymes TTIP, actuellement laborieuses, soient bouclées d’ici la fin de l’année, avant son départ de la Maison Blanche en janvier 2017.

« Je ne m’attends pas à ce que nous soyons en mesure de finir la ratification d’un accord d’ici à la fin de l’année, mais je prévois que nous ayons terminé les négociations de l’accord », a assuré à la presse le président américain après un entretien avec Angela Merkel.

Il effectue une visite de deux jours à Hanovre, dans le nord de l’Allemagne, après un périple en Arabie Saoudite et au Royaume-Uni, où il a mis en garde contre une sortie du pays de l’UE.

« Si nous ne terminons pas les négociations cette année, avec les transitions politiques à venir aux États-Unis et en Europe, cela pourrait signifier que cet accord ne sera pas achevé avant un certain temps », a insisté le président américain lors de la cérémonie d’ouverture du salon industriel de Hanovre, dont les États-Unis sont cette année le pays invité.

‘Achetez américain’

La chancelière allemande lui a fait écho en déclarant qu’il fallait « utiliser la chance » de cette « fenêtre de tir serrée ». « Cela ne va pas se représenter vite », a-t-elle affirmé, avant de recevoir Barack Obama dans la soirée pour un dîner officiel.

L’inquiétude des opinions publiques à l’égard d’un tel accord de libre-échange grandit pourtant des deux côtés de l’Atlantique. Des dizaines de milliers de personnes ont encore manifesté contre le projet samedi dans les rues de Hanovre.

« Le TTIP ne va abaisser les normes. Cela va même les relever », a promis Barack Obama. « Au moment où d’autres marchés comme la Chine commencent à se développer […] nous devons nous assurer que notre économie continue à être compétitive », a-t-il aussi assuré.

Mme Merkel lui a fait écho en estimant que le TTIP « contribuerait beaucoup à faire croître » l’économie européenne.

Mais au sein même du gouvernement de coalition allemand, pourtant considéré comme un des principaux défenseurs du projet en Europe, l’impatience grandit.

Sans concessions de Washington, l’accord « va échouer », a averti dimanche le ministre allemand de l’Économie, Sigmar Gabriel, présent également à Hanovre. Sigmar Gabriel, social-démocrate et numéro deux du gouvernement, refuse d’endosser en l’état un texte qu’il résume pour l’instant à la devise: « Achetez américain ».

« Achetez allemand, c’est bien aussi », a pour sa part glissé Angela Merkel. Malgré les divergences, elle assure « s’impliquer pour que l’Europe entre dans une forte dynamique de négociations » de l’accord. Un message qui n’est pas partagé par tous ses partenaires dans l’UE.

Selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le président français François Hollande refuse d’aborder le sujet du TTIP lundi après-midi lors d’une rencontre prévue avec Angela Merkel, Barack Obama et les dirigeants italien et britannique. Raison invoquée : le sujet serait trop impopulaire en France.

Du bon côté de l’Histoire

Le choix de Barack Obama de se rendre en Allemagne, pour la cinquième fois depuis qu’il est au pouvoir, témoigne de la place qu’il accorde à Angela Merkel en Europe. Dimanche à Hanovre, il a d’ailleurs couvert la chancelière de louanges devant la presse.

« Vous avez été un partenaire de confiance pendant toute ma présidence, plus longtemps que tout autre dirigeant dans le monde, et je respecte votre jugement », a dit le président américain à la chancelière à ses côtés.

Il a aussi salué sa politique d’ouverture généreuse d’Angela Merkel à l’égard des migrants depuis l’été 2015, malgré les critiques que ce cap suscite en Allemagne et en Europe.

En agissant de la sorte, la chancelière se place « du bon côté de l’Histoire », a estimé le président américain, se disant « fier du peuple allemand ».

En dépit de ces compliments, des divergences subsistent. Le président américain a ainsi rejeté toute idée de zones de protection en Syrie pour les civils, alors qu’Angela Merkel évoque cette option depuis plusieurs semaines face à la persistance des bombardements.

Barack Obama a jugé qu’une telle option n’était pas réalisable « sauf à vouloir prendre le contrôle d’une bonne partie de ce pays ».

Le président doit toutefois annoncer lundi dans un discours à Hanovre qu’il a autorisé l’envoi en Syrie de jusqu’à 150 militaires américains supplémentaires, selon un haut responsable parlant sous le couvert de l’anonymat.

Barack Obama a appelé dimanche « tous les pays de l’Otan » à tenir leurs engagements de dépenses militaires pour assurer la sécurité commune, alors que Berlin a été dans le passé accusé de ne pas en faire assez et de trop compter sur Washington.


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