Huit clients français attaquent Volkswagen en justice pour obtenir un nouveau véhicule

  22 Avril 2016    Lu: 801
Huit clients français attaquent Volkswagen en justice pour obtenir un nouveau véhicule
Saisi en référé, le tribunal de Soissons (Aisne) doit rendre sa décision ce vendredi
« Je n’ose même pas me rendre au tribunal avec mon véhicule. Je n’ai plus confiance… » Amandine Duhayer espère bien repartir, ce vendredi, du palais de justice de Soissons (Aisne) avec la garantie d’obtenir une nouvelle voiture de la part de Volkswagen. Cette hôtesse d’accueil de 25 ans fait partie des huit premiers Français à avoir assigné en référé le constructeur allemand pour obtenir le remplacement « pur et simple » de leurs véhicules équipés du logiciel truquant les émissions d’oxydes d’azote (NOx).

« La voiture qu’ils ont reçue ne correspond pas à celle qu’ils ont achetée en signant le bon de commande, explique Emmanuel Ludot, leur avocat. Quand on vous livre une télé plus petite que celle que vous avez acquise, on vous l’échange. Je m’appuie donc sur le Code de la consommation pour réclamer la même chose… »

« Je n’ai plus les moyens de changer de voiture »

Pour Yves Guilloux, propriétaire d’une Seat Altea XL, ce n’est pas tant une histoire de taille qu’une question de performances. « Le bruit court que les véhicules vont perdre de la puissance une fois que le logiciel truqueur sera enlevé, indique cet autre plaignant âgé de 51 ans. Cela m’inquiète vraiment… Et je n’ai plus les moyens de m’acheter une nouvelle voiture. J’estime que c’est à Volkswagen de le faire… »

Sauf que le constructeur freine des quatre fers. Sans vouloir commenter « une procédure judiciaire en cours », l’un de ses porte-paroles indique déjà qu’un quelconque « dédommagement des clients français n’est pas prévu », arguant que la mise à jour du logiciel incriminé n’aura « aucun impact sur les performances du véhicule ».

Près d`un million de véhicules concernés en France

A ce jour, Volkswagen a recensé, en France, 948.064 véhicules équipés du fameux logiciel destiné à tromper les tests antipollution. « Les clients ont été contactés individuellement, poursuit le porte-parole. Pour l’instant, seuls les détenteurs de modèles Amarok ont été rappelés dans les concessions pour effectuer la mise à jour du logiciel. Les autres vont suivre, petit à petit. »

La Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) n’a, elle, pas attendu pour rendre ses conclusions sur le « Dieselgate ». Début mars, elle a rendu un rapport pointant du doigt une « fraude intentionnelle » de la part du constructeur et entraînant l’ouverture d’une information judiciaire pour « tromperie aggravée » à Paris. Selon une source judiciaire, « le tribunal de Soissons pourrait d’ailleurs ordonner un sursis à statuer dans l’attente des conclusions de l’enquête menée à Paris ».

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