"L’Azerbaïdjan: une merveilleuse découverte" - Dr. Fabienne REGARD professeur à l`Université Elie Wiesel

  16 Avril 2016    Lu: 6651
"L’Azerbaïdjan: une merveilleuse découverte" - Dr. Fabienne REGARD professeur à l`Université Elie Wiesel
Bonjour Chère Fabienne.
Bonjour Cher Said.

- Journaliste: Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs d’Azvision ?
- F.R : Fabienne Regard, je suis franco-suisse, j’habite à Genève. Je suis docteur en sciences politiques de l’Institut universitaire de Hautes Etudes Internationales. J’ai travaillé dans le domaine de la diplomatie de la mémoire de Shoah au Conseil de l’Europe à Strasbourg pendant 7 ans. Actuellement j’enseigne à l’Université Elie Wiesel de Paris sur la mémoire de Shoah.

- Journaliste : Comment avez-vous découvert l`Azerbaïdjan, Pays du Feu ?
- F.R : Tout à fait par hasard. Une amie Régine avait son anniversaire et je lui ai offert un voyage culturel « Valiske ». Elle a choisi l`Azerbaïdjan comme destination. Je me suis précipitée sur internet pour voir ou se trouvait ce pays qui la fascinait tant. Cela a piqué ma curiosité et j’ai convaincu mon mari de venir avec elle pour l’accompagner dans ce périple.

- Journaliste : Alors qu’avez-vous découvert à votre arrivée ?
- F.R : J’ai adoré ce pays dès mon arrivée à l’aéroport de Bakou, car j’ai été plongée dans un univers des milles et une nuit avec un mélange de modernité que je n’imaginais possible qu’ à Dubai. Entre l’aéroport et le centre ville la route m’a fait découvrir des bâtiments illuminés qui évoquaient pour moi les mystères et le charme de l’Orient caucasien. La découverte d’immenses tours multicolores au loin et l’architecture spécifique traditionnelle ont été pour moi une immense surprise. Le lendemain matin lors de la visite du Centre muséal « Heydar Aliyev » ma première impression a été confirmée par l’exposition « les Perles du Caucase » mais aussi par les maquettes de toutes les constructions ultra-modernes de cette capitale. J’avais l’impression de vivre dans un rêve. Au bord de la mer, des filles en mini jupes côtoyaient des femmes habillées traditionnellement.

- Journaliste : Quel était le programme de votre voyage « Valiske » ?
- F.R : Nous avons découvert le patrimoine culturel et humain juif dans toute sa diversité. A Bakou nous avons rencontré les représentants des différentes tendances communautaires et avons visité leurs synagogues. Ensuite nous sommes allés à Gouba, à « Krasnaya Sloboda » ou nous avons eu la surprise de découvrir une ville entièrement juive avec plusieurs synagogues et cimetières. Nous avons été accueillis par les « Juifs des Montagnes » qui nous ont parlé de leurs traditions spécifiques de leur langue Judéo-Tat, leurs coutumes et modes de vie. Ce qui nous a frappé c’est la coexistence pacifique avec leur voisins musulmans avec qui ils vivent en parfaite harmonie et qu’ils invitent aux fetes. Dans un deuxième temps nous sommes allés à Sheki et à Gabala ou nous avons rencontré d’autres communautés juives. Nous avons également découvert sur le chemin l`existence des « Molokans » qui vivent dans le dernier kolkhoze, vestige de l’héritage soviétique à Ivanovka. Ces agriculteurs travaillent dans le secteur primaire et ils fournissent Bakou en produits agricoles frais.


- Journaliste : Pourriez-vous comparer le multiculturalisme européen et azerbaïdjanais?
- F.R : En discutant avec les Juifs azerbaïdjanais j’ai été surprise par leur attitude : certains nous ont proposé de nous accueillir dans leur pays si la situation des Juifs en France continuait à se dégrader. En effet, en Azerbaïdjan il n’y a ni racisme, ni antisémitisme. J’ai été surprise car ce n’était pas l’image que j’avais en tete d’un pays musulman majoritairement chiite . Cela nous a donné envie de découvrir si les autres minorités de ce pays jouissaient d’une situation aussi favorable. Le président de Valiske a invité les représentants de toutes les religions d`Azerbaïdjan pour venir nous parler de leur situation et leur vie au quotidien. Nous avons découvert alors que la coexistence pacifique n’était pas juste un beau slogan politique, ni de la propagande creuse mais qu’elle correspondait à une réalité.

- Journaliste : Merci en tous cas d’avoir accepté notre invitation pour l’interview. Qu’est ce que vous souhaiteriez dire aux lecteurs francophones d’Azvision.az ?
- F.R : J’espère que le modèle azerbaïdjanais de coexistence pacifique fera école et que d’autres pays suivront cet exemple, par exemple dans la lutte contre la radicalisation des jeunes.

Said Musayev, rédacteur pour AZVISiON responsable des publications en français

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