La banque centrale américaine (Fed) conclut mercredi une réunion de politique monétaire de deux jours, qui, sauf coup de théâtre, ne devrait pas déboucher sur une hausse des taux d`intérêt directeurs.
Le Comité rend son verdict mercredi à 14H00 locales (18H00 GMT) dans un simple communiqué car il n`y a pas de conférence de presse prévue pour la présidente de la banque centrale, Janet Yellen.
La vaste majorité des analystes estime qu`avant de relever les taux, la Fed devrait attendre d`en savoir un peu plus sur l`état de l`économie américaine face au ralentissement à l`étranger, notamment en Chine, et à l`appréciation du dollar.
Quelque 95% des 41 économistes interrogés par la chaîne d`information financière CNBC pensent que la Réserve fédérale va encore opter mercredi pour le statu quo monétaire alors que les taux sont proches de zéro depuis la crise financière fin 2008.
Les derniers chiffres de créations d`emplois pour septembre ont été décevants et les membres du Comité monétaire se sont montrés divisés sur la nécessité de relever les taux à court terme «avant la fin de l`année», comme l`a souhaité Janet Yellen. La Fed tiendra encore une réunion du FOMC à la mi-décembre.
Le moral des ménages a décliné de façon inattendue en octobre, selon le Conference Board, ajoutant une déception de plus à une série de statistiques déjà morne: recul des commandes de biens durables, de la production industrielle, des ventes de maisons de neuves. «Cela conforte notre opinion que la Fed va attendre jusqu`au début de l`année prochaine pour commencer à relever les taux», a estimé mardi Paul Ashworth de Capital Economics.
Le Livre beige de la Fed, ce rapport de conjoncture dressé deux semaines avant toute réunion du FOMC, a montré que le dollar fort pesait sur le secteur manufacturier. La croissance de l`activité économique se maintient mais de façon «modeste», a dit le Livre beige.
- Croissance ralentie -
Les membres de la Fed n`ont pas encore sous les yeux la première estimation de la croissance pour le trimestre passé, de juillet à septembre, mais les prévisions des analystes ne sont pas reluisantes.
Publiés jeudi, les chiffres du PIB (Produit intérieur brut) du 3e trimestre devraient montrer un net tassement de l`expansion, à 1,6% en rythme annualisé contre un bond de 3,9% du 2e trimestre à la suite du long hiver rigoureux du début de l`année.
Au rang des bonnes nouvelles, l`accord mardi entre le Congrès et la Maison Blanche sur le budget et le plafond de la dette a levé l`hypothèque d`une nouvelle crise budgétaire.
Avant de resserrer les taux au jour le jour, la Fed entend s`assurer que l`économie approche le plein emploi, ce qui, avec un taux de chômage à 5,1%, est quasiment atteint.
Mais surtout, la banque centrale veut être «raisonnablement confiante» que l`inflation va remonter vers son objectif de 2%. C`est sur ce dernier point que pèsent le plus d`incertitudes avec une inflation qui stagne autour de zéro, comprimée par les bas prix de l`énergie, la faible hausse des salaires et l`appréciation du billet vert.
La volatilité sur les marchés financiers semble s`être apaisée après avoir été un facteur clé dans la décision de la banque centrale de patienter encore avant d`initier une hausse des taux lors de la précédente réunion monétaire de septembre.
«La monnaie chinoise, les prix des actions et la volatilité sur les marchés financiers se sont stabilisés après la dévaluation» du yuan en août, a affirmé lundi un rapport de l`Office of Financial Research (OFR), une agence du Trésor américain.
Mais «les données économiques plus faibles aux Etats-Unis repoussent à plus tard les attentes des marchés pour une hausse des taux», ajoute l`OFR. Il calcule que la probabilité d`un relèvement du crédit est tombée à 25% pour cette année, et à moins de 10% pour cette réunion de mercredi.
D`ici les 15 et 16 décembre, la Fed aura eu entre les mains deux nouveaux rapports sur l`emploi pour octobre et novembre. Ce sera la dernière réunion monétaire de l`année et le septième anniversaire de la politique monétaire à taux zéro.
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