Climat: les températures devraient rester à des niveaux records ces cinq prochaines années

  28 Mai 2025    Lu: 173
Climat: les températures devraient rester à des niveaux records ces cinq prochaines années

L’année 2024, la plus chaude jamais enregistrée depuis 1850, est aussi la première à avoir dépassé le seuil de 1,5 °C de réchauffement. L’an dernier en effet, la température moyenne à la surface du globe a été de +1,55°C par rapport à l’ère préindustrielle.

Dans un rapport publié ce mercredi, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Met Office britannique mettent à jour les prévisions climatiques mondiales des cinq années à venir: ils confirment que les températures au cours de cette période devraient rester à des niveaux records.

Selon le rapport, il y a 80 % de chance qu’au moins une des cinq prochaines années batte le record de 2024… et 86 % qu’au moins une de ces années connaisse une température supérieure de plus de 1,5 °C à la moyenne de 1850-1900. Plus globalement, la moyenne annuelle mondiale pour chaque année entre 2025 et 2029 sera supérieure de 1,2°C à 1,9°C aux températures de l’ère préindustrielle et il y a 70 % de probabilité que la période 2025–2029 dans sa globalité dépasse +1,5 °C de réchauffement, qui est le seuil fixé par l’accord de Paris en 2015. Dans les estimations publiées l’an dernier, ce risque n’était «que» de 47 % (pour la période 2024-2028).

L’OMM rappelle dans un communiqué que « chaque fraction de degré de réchauffement supplémentaire entraîne des vagues de chaleur plus nocives, des précipitations extrêmes, des sécheresses intenses, la fonte des calottes glaciaires, de la glace de mer et des glaciers,  le réchauffement des océans  et l’élévation du niveau des mers ». Ce rapport «ne laisse entrevoir aucun répit pour les années à venir, ce qui signifie que les répercussions négatives sur nos économies, notre vie quotidienne, nos écosystèmes et notre planète iront croissant», résume Ko Barrett, vice-secrétaire général de l’OMM.

Ces prévisions ne signifient pas pour autant que le monde a vraiment franchi le seuil fixé par l’accord de Paris, clé de voûte des efforts mondiaux de réduction de gaz à effet de serre: ce sera le cas quand la moyenne des températures sur vingt ans atteindra ce niveau. Deux études scientifiques publiées récemment dans la revue Nature Climate Change  suggèrent néanmoins que nous sommes déjà entrés dans cette phase symbolique de réchauffement.

Réchauffement accéléré en Arctique
L’OMM et le Met Office se penchent notamment sur le cas de l’Arctique: au cours des cinq prochains hivers prolongés (de novembre à mars), la hausse des températures dans cette région devrait être plus de trois fois et demie supérieur à la moyenne mondiale, avec 2,4°C de plus que la température enregistrée au cours de la dernière période de référence de 30 ans (1991-2020). La glace de mer devrait subir d’importants reculs dans la mer de Barents, la mer de Béring et la mer d’Okhotsk.

Quant aux précipitations au niveau mondial, elles devraient être plus importantes que la moyenne au Sahel, dans le nord de l’Europe, en Alaska et dans le nord de la Sibérie pour la période mai-septembre 2025-2029, toujours par rapport à cette période de référence 1991-2020. L’Amazonie devrait, quant à elle, connaître des conditions plus sèches que la moyenne sur l’Amazonie, préviennent les agences météorologiques.

Pour Davide Faranda, directeur de recherche CNRS en sciences du climat à l’IPSL, cette étude est «un signal d’alarme de plus». «La science est sans équivoque, déclare-t-il dans un communiqué. Pour espérer rester dans une zone climatique sûre, nous devons réduire d’urgence les émissions fossiles et accélérer la transition énergétique. Reporter l’action n’est plus une option.»

Le Figaro


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