Le souverain de 76 ans est aussi chef d'État du Canada, pays membre du Commonwealth. Tenu à une stricte neutralité politique, il n'a jamais fait le moindre commentaire public sur les velléités du président américain qui rêve de faire du Canada le 51e État américain. Donald Trump est par ailleurs grand admirateur de la famille royale.
Le discours du trône est habituellement prononcé par le représentant de la couronne britannique au Canada, le gouverneur général. Mais Charles III a cette fois été invité par le nouveau premier ministre Mark Carney : cette allocution, point fort de la visite royale de 24 heures dans la capitale Ottawa, détaillera les priorités du nouveau gouvernement de centre-gauche.
Ce discours sera particulièrement scruté, notamment sur les questions de souveraineté et de relations commerciales, face à un Donald Trump qui rêve d'annexer le pays de 41 millions d'habitants, auquel il a en outre récemment imposé un relèvement de taxes douanières.
Elizabeth II n'est venue prononcer que deux fois le discours du trône lors de son long règne, en 1957 et la dernière fois en 1977. Mark Carney, premier ministre depuis mi-mars, a remporté les législatives du 28 avril en plaçant la défense de la souveraineté du Canada au cœur de sa campagne.
Il a déclaré à Donald Trump le 6 mai à la Maison Blanche que le Canada «ne sera jamais à vendre», en réponse au président américain qui lui faisait la liste des «formidables avantages» pour les Canadiens d'un «merveilleux mariage». Charles III «présentera le plan de notre gouvernement pour rendre le Canada plus fort», a déclaré mercredi le Premier ministre canadien. Il avait auparavant salué son déplacement «comme un honneur historique qui reflète la gravité de notre époque».
L'envoyé de Donald Trump au Canada, l'ambassadeur Pete Hoekstra, a rejeté l'idée que l'invitation de Charles au Parlement était un moyen efficace de faire passer un message sur l'annexion du pays: «S'il y a un message à faire passer, il y a des moyens plus simples de le faire. Il suffit de m'appeler ! M. Carney peut appeler le président à tout moment», a déclaré le diplomate la semaine dernière à la chaîne publique CBC. M. Hoekstra a ajouté qu'il considérait la question de l'annexion comme «close». «Il faut passer à autre chose. Si les Canadiens veulent continuer à en parler, c'est leur affaire.»
AFP
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