Protestations après la mise sous tutelle de plusieurs médias
Dans la rue, des lecteurs et des spectateurs de ces médias présentés comme soutenant le terrorisme au nom de la confrérie Fethullah Gülen se mobilisent. Et puis des soutiens politiques de tous bords qui se succèdent, comme le député CHP Baris Yarkadas. « Ce qui se passe là, c`est, sous-prétexte de faire inspecter les sociétés de ce groupe, une opération de prise de contrôle de ces médias par Erdogan. Parce que Tayyip Erdogan ne veut entendre aucun son de cloche qui s`oppose à lui et veut empêcher qu`il parvienne au grand public. »
A quelques jours d`un scrutin critique pour l`AKP au pouvoir, cette saisie de médias d`opposition fait grand bruit en Turquie et à l`étranger, et inquiète sur les intentions du pouvoir en place quant aux libertés fondamentales, estime cette étudiante, Zeynep. « En tant que citoyenne, je n`ai aucune sécurité pour ma vie, pour mes biens, je n`ai plus de liberté, il n`y a plus de justice, il n`y a plus de lois... Aujourd`hui, ils saisissent tous les avoirs d`un homme d`affaires, alors qu`est-ce qui me garantit qu`il ne m`arrivera pas la même chose ? C’est pourquoi je suis venue défendre mes droits. S`il n`y a pas de liberté de la presse, il n`y a plus aucune liberté. »
Difficile de prévoir l`issue du scrutin, mais ces craintes paraissent fondées puisqu`un député AKP vient de promettre le même sort à plusieurs autres grands médias indépendants, dont la liberté de ton dérange les tenants du pouvoir actuel.