Selon son directeur général, Pascal Soriot, l'entreprise peut-être affectée par ces possibles taxes car elle exporte vers les États-Unis certains produits fabriqués en Europe, bien que ceux-ci restent «limités». Mais «nous sommes en train de transférer la fabrication de ces produits aux États-Unis, car nous en avons la capacité», a-t-il ajouté. «L'exposition sera donc limitée dans le temps».
L'administration Trump a lancé mi-avril une première étape vers des droits de douane sur le secteur pharmaceutique avec une enquête du ministère du Commerce visant à déterminer si la prépondérance des importations dans le secteur présente un risque pour la sécurité nationale. C'est à l'issue de ce type d'enquête que le président américain avait pu imposer des taxes de 25% sur l'acier, l'aluminium et l'automobile. Donald Trump impose aussi des droits de douane d'au moins 10% à la plupart des partenaires commerciaux des États-Unis et une surtaxe distincte de 145% sur la majorité des produits chinois. Pékin a riposté avec des taxes douanières de 125%.
Pascal Soriot estime cependant que son entreprise n'est globalement «pas exposée à ces droits de douane» entre la Chine et les États-Unis. «La grande majorité de nos médicaments vendus aux États-Unis sont fabriqués aux États-Unis. Nous fabriquons également en Chine des médicaments destinés aux patients chinois», a-t-il souligné lors d'un échange avec la presse, en marge de la présentation des résultats trimestriels. Le groupe reste «fermement engagé à investir aux États-Unis», où il possède déjà onze sites de production, a-t-il souligné.
D'autres grands groupes pharmaceutiques, exemptés de droits de douane depuis 30 ans, ont amorcé ces dernières semaines un mouvement d'investissement et de relocalisation de la production aux États-Unis, premier marché mondial du médicament, à coups de dizaines de milliards de dollars. Selon les analystes, ces investissements avaient cependant été élaborés avant l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, sous l'administration Biden.
AstraZeneca a par ailleurs présenté mardi un résultat net en hausse de 34% au premier trimestre, à 2,92 milliards de dollars, portée par l'oncologie, pierre angulaire de son portefeuille et par sa division biopharmaceutique, qui comprend les vaccins. Le groupe a réalisé au premier trimestre 42% de son chiffre d'affaires aux États-Unis, devant l'Europe (20%) et la Chine (16%). Il maintient son «ambition de réaliser un chiffre d'affaires total de 80 milliards de dollars d'ici à 2030». Le chiffre d'affaires s'était élevé l'an passé à 54,1 milliards de dollars. (AFP)
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