États-Unis : un tiers du personnel de la mission pilotée par Musk présente sa démission collective

  26 Février 2025    Lu: 103
États-Unis : un tiers du personnel de la mission pilotée par Musk présente sa démission collective

«Nous n'utiliserons pas nos compétences techniques pour fragiliser» l'appareil d'État: une vingtaine de fonctionnaires américains intégrés aux effectifs pilotés par Elon Musk, missionnés pour sabrer dans les dépenses publiques et l'administration fédérale, ont présenté leur démission collective mardi 25 février dans un courrier adressé à la Maison-Blanche.

Leur départ groupé représente une réduction de près d'un tiers du personnel du Doge, la désormais fameuse commission pour l'efficacité gouvernementale supervisée par le multimilliardaire devenu inséparable de Donald Trump, à laquelle le président républicain a donné corps dès le jour de son investiture, le 20 janvier.

«Nous avons juré de servir le peuple américain et de respecter notre serment au fil des administrations au pouvoir. Néanmoins il est devenu évident que nous ne pouvons plus honorer ces engagements», écrivent 21 fonctionnaires fédéraux dans une lettre consultée par l'AFP, adressée à la directrice de cabinet de la Maison-Blanche, Susie Wiles. «Nous n'utiliserons pas nos compétences techniques pour fragiliser les systèmes informatiques gouvernementaux cruciaux, compromettre les données sensibles des Américains, ou démanteler des services publics essentiels», martèlent-ils.

Avant l'irruption du Doge, ces agents démissionnaires travaillaient pour un département préexistant de l'administration fédérale, le United States Digital Service (USDS), qui a été absorbé par la nouvelle commission. Depuis, ils sont associés à l'offensive brutale contre l'administration fédérale présentée comme antibureaucratique et destinée à économiser l'argent du contribuable américain, supervisée par le multimilliardaire.

Dans leur lettre, les 21 démissionnaires décrivent la transition chaotique du retour au pouvoir de Donald Trump en trois dates clés.

21 janvier. Ils racontent «des entretiens de 15 minutes avec des individus portant des badges de visiteur de la Maison-Blanche» dès le lendemain de l'investiture du milliardaire new-yorkais. «Plusieurs ont refusé de décliner leur identité, nous ont interrogés à propos de loyauté politique, ont tenté de nous monter les uns contre les autres, et montré leurs compétences techniques limitées», énumèrent-ils.

14 février. «Un tiers de nos collègues ont été licenciés de manière discrétionnaire par un courriel anonyme», déplorent-ils.

16 février. «Les représentants du Doge ont commencé à nous intégrer à leurs opérations», datent-ils. «Les actions du Doge - licenciements d'experts techniques, mauvaise manipulation de données sensibles, casse de systèmes informatiques majeurs - entrent en contradiction avec sa mission affichée de “moderniser la technologie et les logiciels fédéraux et maximiser l'efficacité et la productivité gouvernementale”», dénoncent-ils. «Ces actions ne sont pas compatibles avec la mission pour laquelle nous avons rejoint le USDS: fournir de meilleurs services au peuple américain.»

«S'ils n'avaient pas démissionné, ils auraient été virés», a affirmé Elon Musk sur son réseau social X pour minimiser l'impact de leur départ groupé. (afp)


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