Pilotée par Mattias Aström, un spécialiste des données numériques, l’entreprise compte lever quelque quatre milliards d’euros pour un giga data center lié à l’intelligence artificielle, l’un des plus importants d’Europe. Pour les connaisseurs : un data center hyperscale de 96 MW conçu pour accueillir jusqu’à 50.000 GPUs (processeurs graphiques). Et c’est la Côte d’Azur qui a été choisie pour l’implantation de cette ferme de serveurs de 8500 mètres carrés. C’est à Mougins, près de Cannes (Alpes-Maritimes), qu’Evroc doit poser ses valises d’ici la fin de l’année et recruter une cinquantaine de personnes.
Un choix qui ne laisse aucune place au hasard. Mattias Aström connaît très bien la région et notamment le technopôle de Sophia-Antipolis pour avoir travaillé chez Accenture dans les années 1990. C’est là également que le Suédois a implanté son centre de recherche et développement de logiciels pour le cloud. «Nous y avons trouvé un riche écosystème avec de nombreux talents», a-t-il détaillé dans un entretien accordé à Nice-Matin. En outre, le bâtiment qui abritera les milliers de serveurs est déjà construit. Un gain de temps considérable. Il s’agit d’un ensemble de bâtiments édifiés à la fin des années 2010 avec un data center de conception modulaire qui n’a jamais réellement fonctionné.
«Je vois arriver cette société avec beaucoup de bonheur au regard de la révolution historique que représente l’IA», se réjouit Charles Ange Ginésy, le président du conseil départemental. Très au fait des questions liées à l’intelligence artificielle, il entend faire des Alpes-Maritimes «le département leader de l’IA». David Lisnard, maire de Cannes et président de la Communauté d’agglomération des pays de Lérins (qui englobe Mougins), n’est pas moins optimiste : «C’est une très bonne nouvelle, d’abord parce que c’est un investissement en milliards qui témoigne du dynamisme de l’agglomération et du pôle de Sophia-Antipolis». «Ça participe ensuite du rayonnement économique de notre territoire et de sa compétitivité», ajoute-t-il. Évoquant «une spirale vertueuse», le maire y voit un bon moyen de lutter contre le drainage des cerveaux, d’attirer, de former et de garder les talents sur le territoire maralpin.
Le Figaro