«L’aide étrangère des États-Unis n’est pas alignée sur les intérêts américains et, dans de nombreux cas, est contraire aux valeurs américaines. Elles servent à déstabiliser la paix mondiale en promouvant dans les pays étrangers des idées qui sont directement opposées aux relations harmonieuses et stables au sein des pays et entre eux, est-il écrit pour justifier cet ordre exécutif. Aucune aide étrangère supplémentaire ne sera versée d’une manière qui ne soit pas pleinement conforme à la politique étrangère du président des États-Unis.»
Ainsi, dispose le décret, «tous les chefs de département et d’agence responsables des programmes d’aide au développement étrangère doivent immédiatement suspendre les nouvelles obligations et les décaissements de fonds d’aide au développement aux pays étrangers et aux organisations non gouvernementales de mise en œuvre, aux organisations internationales et aux entrepreneurs en attendant les examens de ces programmes, à effectuer dans les 90 jours suivant la présente ordonnance».
Toutefois, précise le texte signé par Donald Trump, «de nouvelles obligations et de nouveaux déboursements» pourraient être à nouveau alloués au cas par cas avant la fin de la période de 90 jours «si un examen est effectué et si le Secrétaire d’État ou son représentant, en consultation avec le Directeur de l’OMB, décide de poursuivre le programme sous la même forme ou sous une forme modifiée».
Aucun programme spécifique, aucun pays ni aucune organisation non gouvernementale ou internationale n’a été nommément désigné par le président américain, ce qui jette un flou sur l’ampleur de la décision. De même, le 47e Potus n’a pas précisé quels financements (aide humanitaire, santé, environnement...) seront coupés ces trois prochains mois, étant donné que c’est le Congrès américain qui fixe le budget du gouvernement fédéral.
En 2023, date du dernier bilan officiel, l’aide étrangère américaine s’élevait à 68 milliards de dollars, selon l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), supervisée par le Département d’État. Réparti dans 204 pays, ce soutien financier était destiné à des programmes de développement économique (20 milliards de dollars), d’assistance humanitaire (14,4 milliards de dollars) ou encore à des initiatives de santé (9,8 milliards de dollars) et pro-démocratiques (2,6 milliards de dollars).
Toujours selon les données de l’USAID, l’Ukraine (17 milliards), Israël (3,3 milliards), la Jordanie (1,7 milliard), l’Égypte (1,5 milliard) et l’Afghanistan font partie des pays ayant le plus bénéficié de l’aide.
afp