C’est «le plus grand succès» de 2024, a salué dans ses vœux le premier ministre roumain Marcel Ciolacu. Et la fin d’une longue attente pour les deux anciens pays communistes, parmi les plus pauvres de l’UE. Ils remplissent les critères techniques depuis 2011 mais «à chaque fois, des États membres émettaient des objections», rappelle l’analyste Valentin Naumescu. Ce problème est devenu au fil des ans «une source de frustration exploitée par les partis anti-UE dénonçant un traitement injuste de la Roumanie», dit-il à l’AFP, comme lors de la récente élection présidentielle qui a vu émerger un candidat surprise d’extrême droite avant d’être annulée. Avec l’accession à Schengen, «ce sentiment d’être des citoyens de second rang» s’estompe, estime l’expert. Des deux côtés, les dirigeants ont salué un moment «historique», soulignant qu’il s’agissait d’un «objectif clé» «depuis leur entrée dans l’UE» en 2007.
Créé en 1985, l’espace Schengen comprend désormais 25 des 27 pays membres de l’UE ainsi que leurs voisins associés que sont la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. Plus de 400 millions de personnes peuvent en principe circuler sans être soumises à des contrôles. Cette pleine adhésion de la Roumanie (19 millions d’habitants) et de la Bulgarie (6,5 millions) a été rendue possible par la levée du veto de l’Autriche. Réfractaire depuis 2022, Vienne avait finalement accepté une entrée partielle de Sofia et Bucarest au printemps dernier et établi une feuille de route pour une éventuelle expansion. Le pays alpin déplorait un afflux de demandeurs d’asile qui s’aggraverait en cas d’élargissement terrestre de Schengen, mais il estime que les mesures mises en place ces derniers mois ont permis «une réduction massive des passages».
afp