C'est ce qui ressort d'un article publié par le quotidien régional du nord de la France, « La Voix du Nord ».
Mercredi 25 décembre, vers 5h25 en France, l’appareil Embraer 190 avec 67 personnes à bord est signalé sur les radars au-dessus du territoire russe, en approche de Grozny, sa destination. Deux heures plus tard, après avoir longtemps disparu des radars, l’avion s’écrase au Kazakhstan, tuant 38 personnes, dont les pilotes.
Rapidement, les preuves s’accumulent en faveur de la piste d’un tir de missile russe contre l’avion civil. Jeudi soir, Caliber, un site azerbaïdjanais, citant des responsables sous couvert d’anonymat, annonce même que l’appareil a été touché par un missile russe sol-air, tiré à partir d’un système de défense aérienne Pantsir-S près de Grozny.
Ce vendredi, Azerbaijan Airlines indique sur Telegram que « les résultats préliminaires de l’enquête sur le crash de l’Embraer 190 » font état « d’une interférence externe, physique et technique ». La compagnie a aussi annoncé la suspension des vols vers plusieurs villes russes. La compagnie aérienne a expliqué cette suspension par « les risques pour la sécurité des vols », sans fournir davantage de détails.
En explosant à proximité de la queue de l’avion, le missile a propulsé des milliers d’éclats de shrapnel. Un ancien expert du Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) a déclaré jeudi à l’AFP qu’il avait « quand même beaucoup d’éclats » sur l’épave de l’avion, soit des fragments issus d’une explosion. « Ce qu’on voit effectivement, c’est le témoignage d’un passager qui aurait reçu des éclats dans son gilet de sauvetage, (…) que la cabine, toute la partie arrière, la dérive, est complètement criblée d’éclats », avait-il ajouté.
Ces bouts de métal ont fortement endommagé l’arrière de l’avion et mis hors service plusieurs appareils de navigation, permettant par exemple de connaître son altitude ou de maintenir un cap. Pendant deux heures, les pilotes ont tout de même réussi à traverser la mer Caspienne et à tenter un atterrissage au Kazakhstan. Le site Flightradar24 a publié jeudi soir une carte de la région avec la trajectoire de l’appareil jusqu’au crash. Un itinéraire fou qui montre bien l’exploit réalisé par l’équipage.
Flightradar a aussi publié un graphique avec la vitesse de l’avion. « Au cours des 74 dernières minutes de vol, la vitesse verticale a oscillé entre des valeurs positives et négatives plus de 100 fois avec des valeurs maximales à -8 300 pieds par minute et +8 300 pieds par minute », écrit-il.
« Ce sont des oscillations phugoïdes typiques, ils ont dû perdre tout système hydraulique et ont essayé de diriger (rester en vie) uniquement avec la poussée du moteur. Et pourtant, près de la moitié des passagers ont survécu. De vrais héros », écrit Florian sur X.
« Ces pilotes ont fait un travail formidable pour trouver le moyen le plus sûr de poser cet avion et de donner à leurs passagers les meilleures chances de survie, réagit le compte US History. Ils ont essayé de résoudre le problème et ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour faire atterrir cet avion en toute sécurité. »
Plusieurs comptes rendent aussi hommage aux membres d’équipage, et en particulier au capitaine Igor Kshnyakin, au copilote Aleksandr Kalyaninov et à la commissaire de bord Hokuma Aliyeva. Aleksandr Kalyaninov était un ancien officier de l’armée de l’air azerbaïdjanaise.
« Les pilotes azerbaïdjanais ont perdu tout système hydraulique et ont tenté de diriger l’avion avec la poussée du moteur seulement après avoir été touchés par un missile russe et contraints de traverser la mer Caspienne après s’être vus refuser un atterrissage d’urgence en Russie. Ils ont sauvé 29 vies tout en perdant la leur. Des héros absolus », commente le compte d’infos Visegrád 24.
« C’était un effort INCROYABLE. L’équipage méritait un meilleur résultat que celui obtenu », estime le pilote James Shepard. « La traversée de la mer Caspienne est un miracle au vu de la trajectoire du vol d’Azerbaïdjan Airlines… Ces “montagnes russes” démontrent que les pilotes se sont battus jusqu’au bout avec un avion très peu contrôlable », analyse Gaétan Powis, journaliste pour Air & Cosmos.
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