France/Gouvernement Bayrou : ces ministres nommés malgré leur défaite aux élections législatives

  24 Décembre 2024    Lu: 139
 France/Gouvernement Bayrou :  ces ministres nommés malgré leur défaite aux élections législatives

Pour composer son gouvernement, François Bayrou a pioché dans le vivier de l’Assemblée nationale – Yannick Neuder, Laurent Marcangeli ou encore Aurore Bergé. Le premier ministre centriste n’a toutefois pas hésité à nommer des anciens députés, battus lors des élections législatives de 2022 ou 2024.

Sur X, la chef des députés Insoumis, Mathilde Panot, a dénoncé un «gouvernement rempli de gens désavoués dans les urnes».

Il ne faut pas descendre bien bas dans l’ordre protocolaire pour trouver des ministres défaits aux législatives. Manuel Valls, ministre des Outre-mer érigé au rang de ministre d’État, s’était fait discret depuis son échec en 2022 dans la 5e circonscription des Français de l’étranger. Après sa déconvenue aux élections municipales de Barcelone en 2019 (13,18 % au premier tour), l’ancien premier ministre avait tenté sa chance dans ce territoire qui comprend notamment l’Espagne et le Portugal. 

Bénéficiant de l’investiture de La République en marche, l’ex-socialiste faisait figure de favori. Le député macroniste sortant de la circonscription Stéphane Vojetta avait toutefois maintenu sa candidature. Avec seulement 16,17 % des voix, Manuel Valls ne s’était pas qualifié pour le second tour. Il avait supprimé son compte Twitter dans la foulée. Lundi, Stéphane Vojetta n’a pas manqué de réagir à la nomination de son ancien adversaire : «Non, la Péninsule ibérique n’est pas considérée comme étant Outre-Mer.» 

Nommé ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, le centriste Patrick Mignola a lui aussi essuyé une défaite lors des législatives de 2022. Ce proche de François Bayrou s’était incliné dans la 4e circonscription de la Savoie face à l’Insoumis Jean-François Coulomme, à l’issue d’un second tour très serré avec seulement 604 voix d’écart.

À la suite de sa défaite en 2022 dans la 6e circonscription de l’Essonne, Amélie de Montchalin avait été contrainte de quitter le ministère de la Transition écologique à peine un mois après sa nomination. Elle fait désormais son retour au gouvernement en tant que ministre déléguée chargée du Budget. Elle succède à ce poste à Laurent Saint-Martin, désormais ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger. Lui aussi avait été battu en 2022 dans la 3e circonscription du Val-de-Marne par Louis Boyard. Après sa nomination à Bercy en septembre dernier, le jeune trublion de LFI s’était déjà indigné de son retour aux affaires: «Ces perdants n’ont rien à faire au pouvoir. Qu’ils dégagent.»

Patricia Mirallès, elle, a été battue lors des élections législatives anticipées de l’été dernier. Ce qui ne l’empêche pas de faire son retour au gouvernement en tant que ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants – un poste qu’elle a déjà occupé dans les équipes d’Élisabeth Borne et Gabriel Attal. Candidate à sa succession dans la 1re circonscription de l’Hérault, elle était arrivée en troisième position avec 22,54 % des suffrages. Bien qu’elle soit en mesure de se maintenir au second tour, elle avait décidé de retirer sa candidature pour faire «barrage» au RN.

Ce n’est pas la première fois que des personnalités battues aux législatives font leur retour au gouvernement. En 2007, Alain Juppé avait été contraint de démissionner du ministère de l’Écologie après sa défaite dans la 2e circonscription de la Gironde. Trois ans plus tard, Nicolas Sarkozy avait fait appel à lui pour le ministère de la Défense. 

Avec Le Figaro


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