Joe Biden explique qu'il a renoncé à se représenter «pour son pays»

  25 Juillet 2024    Lu: 532
Joe Biden explique qu

«Je révère ma fonction, mais j'aime encore plus mon pays», a annoncé Joe Biden mercredi 24 juillet au soir depuis le bureau présidentiel à la Maison-Blanche. «Ce fut l'honneur de ma vie de servir comme votre président…mais la défense de notre démocratie, qui est en jeu, est plus importante que n'importe quel titre», a expliqué Biden d'un ton grave. 

«Je puise ma force et ma joie dans mon travail pour le peuple américain. Mais dans cette tâche sacrée qui consiste à parfaire notre union, il ne s'agit pas de moi : il s'agit de vous, de vos familles, de votre avenir. Il s'agit de Nous, le peuple», a insisté le président américain en reprenant la phrase d'ouverture de la Constitution américaine.

Cette allocution solennelle était la première apparition publique du président américain depuis l'annonce de sa renonciation à sa réélection, qu'il avait rendue publique par une lettre diffusée dimanche via les réseaux sociaux.

Joe Biden n'a pas prononcé une seule fois le nom de Donald Trump. Mais c'est bien à son adversaire qu'il pensait quand il a invoqué ses prédécesseurs fameux : «George Washington, qui nous a montré que les présidents ne sont pas des rois, Abraham Lincoln, qui nous a demandé de rejeter la malveillance, Franklin Roosevelt, qui nous a incités à rejeter la peur.»

Rien, rien ne doit jamais entraver la sauvegarde de notre démocratie, et cela inclut l'ambition personnelle. »
Joe Biden

«J'ai dit clairement que je pensais que l'Amérique se trouvait à un point d'inflexion, à l'un de ces rares moments de l'histoire où les décisions que nous prenons aujourd'hui déterminent le destin de notre nation et du monde pour des décennies à venir», a aussi dit Biden. «L'Amérique va devoir choisir entre progresser ou régresser, entre l'espoir et la haine, entre l'unité et la division. Nous devons décider si nous croyons encore à l'honnêteté, au respect, à la liberté, à la justice et à la démocratie.»

Pour rappeler aux Américains leurs responsabilités, il a mis en avant sa décision, en reconnaissant qu'il n'avait pas renoncé facilement à se représenter. «Je pense que mon bilan en tant que président, mon rôle international, ma vision de l'avenir de l'Amérique méritaient un second mandat», a-t-il dit, «mais rien, rien ne doit jamais entraver la sauvegarde de notre démocratie, et cela inclut l'ambition personnelle.»

J'ai donc décidé que la meilleure façon d'aller de l'avant était de passer le flambeau à une nouvelle génération. »
Joe Biden

«J'ai donc décidé que la meilleure façon d'aller de l'avant était de passer le flambeau à une nouvelle génération. C'est la meilleure façon d'unir notre nation. Je sais qu'il y a un temps et une place pour de longues années d'expérience dans la vie publique, mais il y a aussi un moment et un lieu pour de nouvelles voix, et oui, des voix plus jeunes, et ce moment est maintenant.»

C'est la première fois depuis la décision de Lyndon Johnson en 1968 qu'un président américain décide de ne pas se représenter au terme de son premier mandat. Soumis depuis son catastrophique débat du 27 juin face à Donald Trump à une intense pression du parti démocrate, visiblement diminué par l'âge, Biden avait pourtant résisté pendant des semaines à ceux qui lui demandaient de passer la main. Reclus dans sa maison de Rehobot depuis une semaine après avoir été diagnostiqué positif au Covid, Biden avait annoncé dimanche qu'il renonçait.

Pendant les six prochains mois, je me concentrerai sur mon travail de président. »
Joe Biden

Mais il a exclu de démissionner avant la fin de son mandat, qui s'achèvera en janvier 2025. «Pendant les six prochains mois, je me concentrerai sur mon travail de président… Je continuerai à défendre nos libertés individuelles et nos droits civiques… Je continuerai à dénoncer la haine et l'extrémisme. Je dis clairement qu'il n'y a pas de place en Amérique pour la violence politique, la violence tout court ou toute autre forme de violence.»

«Nous continuerons à mener la coalition des fières nations rassemblées pour empêcher Poutine de s'emparer de l'Ukraine et de créer de nouveaux malheurs… de renforcer l'OTAN et de rendre l'alliance plus puissante et plus unie…et à faire de même pour nos alliés du Pacifique… et pour mettre fin à la guerre contre Gaza.»

Le président a aussi rappelé le chemin parcouru depuis son investiture en janvier 2021, quelques semaines après que les manifestants trumpistes ont donné l'assaut au Capitole. «Nous faisions face à la pire pandémie du siècle, à la pire crise économique depuis la Grande Dépression, la pire attaque contre notre démocratie depuis la guerre de Sécession. Nous nous sommes unis en tant qu'Américains. Nous nous en sommes sortis, nous en sommes sortis plus forts, plus prospères et plus sûrs.»

En Amérique, les rois et les dictateurs ne gouvernent pas, ce sont les gens qui gouvernent. »
Joe Biden

En enfin, Biden a rendu hommage à Kamala Harris, qu'il avait déjà soutenu pour lui succéder dans un message dimanche dernier, et qui avait permis à sa vice-présidente de rapidement se placer en position de favorite pour lui succéder comme candidate du parti démocrate. «Elle a fait ses preuves, elle est forte, elle est capable. Elle est une partenaire incroyable pour moi et une dirigeante digne de notre pays… Le choix vous appartient maintenant, à vous, le peuple américain.»

Biden a conclu en citant la phrase fameuse de Benjamin Franklin au sortir de la Convention de Philadelphie en 1787, à qui l'on demandait quel régime venait d'être adopté avec la nouvelle Constitution, et qui avait répondu : «Une république, si vous arrivez à la conserver!» «Le destin de cette république est à présent entre vos mains… En Amérique, les rois et les dictateurs ne gouvernent pas, ce sont les gens qui gouvernent. L'Histoire est entre vos mains. Le pouvoir est entre vos mains. L'idée de l'Amérique est entre vos mains.»

Avec AFP


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