Un achat qui survient alors que les géants des technologies peinent à concilier leurs investissements massifs dans l'intelligence artificielle (IA) avec leurs objectifs environnementaux et leur volonté de réduire leurs émissions carbone. L'accord porte sur 500.000 tonnes de crédits d'élimination du dioxyde de carbone (CDR) sur une période de six ans, d'après un communiqué de 1PointFive.
Le captage direct, qui permet d'extraire du CO2 directement de l'atmosphère, a récemment gagné en popularité auprès des entreprises technologiques qui se sont fixées des objectifs ambitieux de lutte contre le changement climatique.
Compenser ses émissions à l’heure actuelle, avec un objectif émissions nulles en 2030
Microsoft et Google, notamment, se sont chacun engagés à parvenir à des émissions nettes nulles dans l'ensemble de leurs activités d'ici à 2030. «La demande d'énergie dans l'industrie technologique augmente et nous pensons que le captage direct de l'air est parfaitement adapté pour éliminer les émissions résiduelles et favoriser la réalisation des objectifs climatiques», a déclaré Michael Avery, PDG de 1PointFive. Le DAC fait partie des solutions préconisées par l'ONU, mais certains experts craignent qu'il ne se substitue aux sacrifices nécessaires pour réduire les émissions à la source.
Amazon et 1PointFive ont conclu un accord similaire l'année dernière, pour l'achat de 250 000 tonnes de crédits carbone sur dix ans. Les crédits CDR de Microsoft et d'Amazon seront générés par Stratos, la première usine de DAC de 1PointFive, actuellement en construction au Texas. Ils permettent aux deux leaders mondiaux du «cloud» (informatique à distance) de compenser leurs émissions en payant la filiale pour que le carbone soit retiré de l'atmosphère et stocké sous terre.
En 2023, Google a vu ses émissions de gaz à effet de serre atteindre 14,3 millions de tonnes de CO2, soit une augmentation de 48% en quatre ans. Celles de Microsoft ont bondi de 29% en trois ans. En cause : les besoins accrus en énergie des centres de données pour entraîner et faire fonctionner les modèles d'IA générative (comme ChatGPT), un secteur en pleine explosion. Les experts notent que les grandes entreprises (Amazon, Airbus, Lego...) sont prêtes à payer plus de 1.000 dollars par tonne de CO2 capturé et stocké sous forme de crédits carbone. En septembre dernier, Microsoft avait déjà signé un contrat avec une start-up californienne, Heirloom Carbon, pour l'achat de CDR (jusqu'à 315.000 tonnes de CO2).
L'Agence internationale de l'énergie estime le besoin annuel de captage direct dans l'air à 80 millions de tonnes de CO2 en 2030.
AFP
Tags: Microsoft