Le sujet des violences sexuelles est présent comme rarement, sept ans après la chute du producteur américain Harvey Weinstein, et cinq mois après la prise de parole, en France, de Judith Godrèche.
Cette dernière, qui a accusé les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon de viols dans son adolescence, présentera mercredi son court métrage "Moi aussi", réalisé en hommage aux victimes.
La question des violences sexuelles sera présente dès la soirée d'ouverture, la maîtresse de cérémonie Camille Cottin promettant à l'AFP de ne pas oublier "les remises en question profondes" du métier.
"Il va y avoir des prises de paroles de personnalités fortes, puissantes, des femmes puissantes qui vont, elles aussi, porter une parole et qui sont des invitées importantes de cette cérémonie", a-t-elle assuré.
Si aucune des personnalités invitées cette année n'a fait l'objet de mises en cause publiques, neuf femmes ont accusé, la plupart anonymement, le producteur Alain Sarde de les avoir violées ou agressées sexuellement, révélait le magazine Elle lundi.
Le Festival de Cannes tout comme le site d'investigation Mediapart ont en revanche démenti les rumeurs persistantes relayées par certains médias d'une liste de personnalités du cinéma qui seraient mises en cause pour ce type de faits.
"Il n'y a pas deux choses séparées, le festival d'un côté et tout ce qui se passe autour", a estimé Camille Cottin, faisant également référence au mouvement social des petites mains du Festival de Cannes, qui demandent moins de précarité et protestent contre le durcissement du régime d'assurance-chômage.
Elle pourra puiser dans ses talents d'humoriste, le milieu dans lequel elle a commencé, pour faire le lien entre ces sujets graves et le 7e art, dont le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, a souligné la nécessité qu'il reste "l'intérêt de tous" à Cannes.