Le Caucase, où existent plus de 300 groupes ethniques, abrite environ 2 millions de Tchétchènes et d'Avars. Le nombre d'Ingouches et de Lezgis qui n'ont pas d'État et vivent en Russie est estimé à un million. Trois pays du Caucase du Sud étaient de temps à autre en conflit. À la veille de la transformation de la Russie tsariste en Russie de Lénine en 1918, l’Azerbaïdjan, la Géorgie et l’Arménie en furent séparées. À cette époque, les trois États avaient du mal à exister de manière indépendante. Les Azerbaïdjanais ont eu l'idée de la « Fédération du Caucase », qui a été soutenue par les Géorgiens, mais rejetée par les Arméniens. Cette idée a ensuite été remise à l'ordre du jour sous différentes versions.
La question la plus importante concernant le Caucase du Sud est celle de la sécurité. Le problème de sécurité intra-régionale est apparu en raison des actions des Arméniens en 1918. Il en était de même en 1988, à la veille de l’effondrement de l’URSS. Jetons un coup d’œil aux résolutions du Parlement européen de 1987, ainsi qu’aux résolutions du Congrès américain de juin et novembre 1989. Il a été allégué que l’Azerbaïdjan aurait « bloqué » non seulement l’Arménie, mais aussi la Géorgie. Comment bloquer la Géorgie ? Elle a un accès géographique à la Russie et à l'Europe. Ces exemples à eux seuls montrent clairement de quelles informations l’Europe est « nourrie ».
Tout dans le Caucase du Sud doit servir l’intégration régionale. La présence de forces étrangères doit cesser. Un modèle d’intégration favorisant l’autosuffisance et la coopération en matière de sécurité entre les trois États devrait être développé.
Les dépenses de sécurité dominent les budgets régionaux. L'Azerbaïdjan aurait alloué près de 100 milliards de dollars pour faire face aux conséquences de l'occupation arménienne. La stratégie de sécurité de l'Azerbaïdjan donne la priorité à un leadership fort plutôt qu'à la seule puissance militaire. Pour la Géorgie, les considérations politiques influencent considérablement les décisions en matière de sécurité. La Géorgie a établi un partenariat de sécurité avec la Turkiye et l'Azerbaïdjan. L’Arménie, historiquement soutenue par la Russie, a occupé le territoire azerbaïdjanais et a parfois menacé la Géorgie. L’alliance actuelle Iran-Arménie suscite des inquiétudes quant à la stabilité régionale. La recherche par Erevan d’un allié extérieur en matière de sécurité constitue une menace sérieuse pour la région.
L’intégration économique puis politique de la région est cruciale pour sa stabilité à long terme. Sans cette intégration, la viabilité d’une région à trois États pourrait être menacée. Le récent virage de l'Arménie vers l'Europe présente une opportunité. Cependant, le soutien européen devrait dépendre de l'engagement de l'Arménie dans les efforts d'intégration régionale. S’écarter de cette voie pourrait créer de nouveaux défis de sécurité impliquant l’Europe.
Mubariz Ahmadoglu, Directeur du Centre d'innovations et de technologies politiques
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