Changements climatiques: le Moyen-Orient réduit à l`état de désert?
"Si nous continuons à émettre autant de gaz à effet de serre qu`aujourd`hui, d`ici la fin du siècle les pays du Golfe pourraient dépasser le seuil critique et devenir invivables pour l`homme. C`est considérablement plus tôt que nous le prévoyions, et la cause en est la combinaison unique de facteurs tels que l`humidité, la propriété de réflexion des eaux du golfe et les hautes températures", estime Elfatih Eltahir de l`Institut de technologie du Massachussetts (MIT).
Les auteurs de l`article expliquent que la "température de condensation" est une combinaison de la température ambiante et de l`humidité. Si la température de condensation dépassait le seuil de 35 degrés, le corps serait incapable de se rafraîchir — allant jusqu`à la mort en l`absence de sources extérieures de refroidissement.
Les calculs des chercheurs ont montré que les pays du Golfe franchiraient ce seuil dans les années 2070 si les puissances de l`Onu n`arrivaient pas à s`entendre en décembre à la Conférence de Paris sur le climat et si les émissions des gaz à effet de serre augmentaient au même rythme qu`aujourd`hui.
Dans ce cas, indique l`article, de nombreuses grandes villes et villages de la région pourraient devenir invivables: Doha (Qatar), Dubaï et Abou Dabi (EAU), Dhahran (Arabie saoudite), Bandar Mahshahr et Bandar Abbas (Iran) et bien d`autres où la température de condensation dépasserait les 35 degrés. Sachant que dans certaines villes, par exemple au Koweït, les températures d`été en période chaude dépasseront 60 degrés.
Une partie de ces régions traverse déjà des problèmes climatiques. En juillet dernier, la température dans certaines villes d`Iran et d`Irak dépassait 48-50 degrés la journée et 30 degrés la nuit, s`approchant de la barre dangereuse des 35 degrés sur le "thermomètre de condensation".
En cause: la combinaison unique de facteurs naturels et géographiques du Moyen-Orient, et notamment le golfe Persique, peu profond, dont les eaux s`évaporeront activement et augmenteront au maximum l`humidité, ce qui réduira significativement la température de condensation.
Cependant, si les émissions de CO2 étaient réduites et que la hausse des températures globales étaient maintenue à hauteur de 2 degrés, dans ce cas la situation resterait approximativement la même qu`aujourd`hui, indiquent les chercheurs.