Le ministre français des Finances propose la création d’un produit d’épargne européen

  23 Février 2024    Lu: 423
Le ministre français des Finances propose la création d’un produit d’épargne européen

Le ministre français des Finances Bruno Le Maire a proposé vendredi la création d'un «produit d'épargne européen» avec les Etats de l'UE qui le souhaitent, afin de mobiliser les capitaux privés au service de la croissance. 

«Lançons dès 2024 un produit d'épargne européen dont nous définirons les caractéristiques, le rendement, avec les Etats volontaires», a déclaré M. Le Maire, avant une réunion avec ses homologues des Vingt-Sept à Gand (Belgique). Il a évoqué la possibilité qu'une poignée de pays participent à cette initiative pour construire une union des marchés de capitaux en Europe.

«Ce sera peut-être 2, 3, 4, 5 Etats, peu importe. Mais comme il est impossible de démarrer tout de suite à 27, démarrons à quelques-uns», a dit le ministre français, sans préciser quels pourraient être les Etats volontaires. L'Union européenne souffre de la fragmentation de ses marchés capitaux, morcelés entre les différents pays membres. Elle discute depuis des années de propositions pour bénéficier d'effets d'échelle comparables au marché américain. Mais ces débats achoppent sur des intérêts divergents au sein des Vingt-Sept.

«Il y a chez moi beaucoup d'impatience (…). Je ne viens pas à Gand rencontrer mes amis ministres des Finances pour taper la causette», a lancé Bruno Le Maire. «Je ne viens pas pour publier le 10e, 15e ou 20e communiqué sur l'Union des marchés de capitaux dans lequel il n'y a rien ou presque rien». Des marchés de capitaux efficaces permettent aux entreprises de financer plus facilement leurs projets et aux particuliers de trouver de meilleures offres d'investissement.

Outre le produit d'épargne européen, Bruno Le Maire, a proposé aux gestionnaires d'actifs, aux banques et bourses européennes «une supervision européenne volontaire qui pourrait être exercée par l'autorité des marchés financiers européens». Il a également mis sur la table un projet de «garantie pour la titrisation», de façon à ce que «les titres arrêtent de peser sur le bilan des banques» et qu'elles puissent ainsi «, prêter plus aux particuliers et aux entreprises».

«L'argent des Européens dort au lieu de travailler», a affirmé le ministre. «Si nous voulons que l'argent européen travaille au lieu de dormir, il faut mettre en place l'Union des marchés de capitaux sans délai et il doit y avoir des progrès dès 2024». Il a évalué à quelque 35.000 milliards d'euros l'épargne des Européens, dont «plus de 10.000 milliards dorment sur des comptes bancaires». Cet argent «doit travailler à la croissance, à l'innovation, à la recherche, pour les entreprises et pour l'emploi», a-t-il ajouté.

«Nous avons une bataille décisive devant nous, c'est la croissance», a-t-il encore affirmé évoquant le décrochage de l'UE par rapport aux Etats-Unis. «Personne ne peut accepter que la croissance européenne soit un point en dessous de la croissance américaine», a-t-il dit.

AFP


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