Roland, notre Roland, celui dont nous avons tant aimé imiter les colères homériques et généreuses, la lippe si gourmande, le verbe si haut et l'exigence si radicale. Il s'est éteint doucement dans sa maison de retraite de Pont-l'Abbé en Bretagne, dans son sommeil.»
En 2012, Roland Bertin jouait encore le Volpone facétieux et matois de Ben Jonson sous la direction de Nicolas Briançon, au Théâtre de la Madeleine, à Paris. Une première fois, dont il se réjouissait avec un sourire d'enfant. Du même auteur, il avait déjà joué L'Alchimiste, sous la direction d'André Steiger qu'il admirait. Né à Paris, le 16 novembre 1930, le sociétaire honoraire de la Comédie-Française confiait volontiers qu'il n'avait aucun regret. Cet homme généreux qui aimait travailler en troupe a été gâté. Après avoir suivi les cours d'Alick Roussel, il fonde sa compagnie, avant de participer avec Jacques Fornier à l'aventure du Théâtre de Bourgogne, à Beaune, puis à Dijon à partir de 1980. Insatiable, il prend l'habitude de jouer quatre à six pièces par an.
De Shakespeare, Goldoni, Tchekhov, Marivaux, à Christopher Marlowe, René de Obaldia et Nathalie Sarraute. Roland Bertin bénissait « toutes » ses « rencontres » et était reconnaissant envers les metteurs en scène qui lui avaient fait confiance : Roger Planchon, André Steiger, Georges Lavelli, Patrice Chéreau et Claude Régy. (Le Figaro)
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