L'ancien garde des Sceaux qui avait ardemment porté la réforme de l'abolition de la peine de mort devant le Parlement français en 1981, est décédé à l'âge de 95 ans. Robert Badinter était également l'ancien président du Conseil constitutionnel (1986-1995).
L'ancien Président français, François Mitterrand, l'avait nommé garde des Sceaux (1981-1986) alors qu'il était un avocat renommé.
Au-delà de sa carrière politique et juridique, Robert Badinter était aussi un homme attaché à ses racines et à sa famille, selon le magazine Le Point. En 2018, il avait publié un livre en hommage à sa grand-mère maternelle, Idiss, dévoilant une facette plus personnelle de sa vie. Dans cet ouvrage, il partageait des souvenirs intimes de son enfance, évoquant la tendresse et l'amour qu'il portait à cette figure maternelle importante.
Né dans une famille juive, Robert Badinter a grandi dans le 13ᵉ arrondissement de Paris, où ses parents géraient une entreprise de négoce de fourrure. Sa grand-mère, Idiss, venue de Bessarabie, joua un rôle central dans son éducation, lui offrant une source de joie et d'affection inébranlable.
Le 28 novembre 2018, lors d'une conférence au Mémorial de la Shoah à Paris, Robert Badinter avait partagé des moments poignants de sa relation avec sa grand-mère. Ses mots, simples, mais profonds, révélaient la force de leur lien et l'impact durable qu'Idiss avait eu sur sa vie, même des décennies après sa disparition, selon le magazine.
La mort de Robert Badinter représente non seulement la perte d'un grand homme de loi et d'un militant des droits humains, mais aussi celle d'un individu profondément humain, ancré dans son histoire familiale et ses souvenirs d'enfance.
La France perd ainsi une figure emblématique de son histoire judiciaire et politique, mais aussi un homme qui a su toucher le cœur de nombreuses personnes par son humanité et sa capacité à partager ses expériences les plus intimes.
- Réaction de la classe politique
Par voie d'une publication sur les réseaux sociaux, le Président français, Emmanuel Macron, a rendu hommage à Robert Badinter.
"Avocat, garde des Sceaux, homme de l’abolition de la peine de mort. Robert Badinter ne cessa jamais de plaider pour les Lumières. Il était une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français," a déclaré le chef d'État français.
Dans un discours depuis Bordeaux où participe à la prestation de serment de la nouvelle promotion de l’École nationale de la magistrature (ENM), Emmanuel Macron a tenu à souligner que "dans le deuil, dans les épreuves du temps, rien jamais ne doit nous diviser".
Par voie d'une publication sur les réseaux sociaux, le Premier ministre Gabriel Attal a également rendu hommage à l'ancien ministre.
"Toute sa vie, il a fait tonner la voix de la Justice. Homme de droit et de valeurs. Avocat, ministre, homme d’État, Robert Badinter nous a quittés. Depuis les prétoires jusqu’aux tribunes de l’Assemblée nationale et du Sénat, et au Conseil constitutionnel, il aura consacré chaque seconde de sa vie à se battre pour ce qui était juste, à se battre pour les libertés fondamentales", a souligné Attal.
"L’abolition de la peine de mort sera à jamais son legs pour la France. Nous lui devons tant. Nos droits et nos libertés lui doivent tant. Je pense à sa famille. Je pense à ses proches. Notre douleur est immense. Le pays des Lumières perd l’un de ceux qui ont continué à les faire briller", a-t-il souligné.
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