L'armée américaine frappe de nouveau les rebelles Houthis au Yémen

  13 Janvier 2024    Lu: 814
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L'armée américaine a mené samedi une nouvelle frappe contre des sites des rebelles Houthis au Yémen après que ces derniers eurent renchéri dans leurs menaces contre le trafic maritime international en mer Rouge.

Tôt samedi, la chaîne des Houthis, al-Masirah, a fait état de frappes américaines sur au moins un site de la capitale Sanaa. Puis, le Commandement militaire central des Etats-Unis (Centcom) a confirmé une frappe américaine vers 03H45 locales samedi (00H45 GMT) "contre un site radar au Yémen".

Dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas, la tension est montée en mer Rouge ces dernières semaines avec des attaques des Houthis visant le trafic maritime en solidarité avec la bande de Gaza.

Tôt vendredi, des frappes américaines et britanniques ont visé des sites militaires tenus par les Houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen, dont la capitale Sanaa, relançant les craintes d'un débordement régional de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.

Le président américain Joe Biden avait menacé les Houthis d'autres frappes sur des positions de ces rebelles si ces derniers ne mettaient pas un terme à leurs tirs en mer Rouge.

Or après les frappes britanniques et américaines de vendredi, les Houthis ont tiré "au moins un missile" qui n'a cependant touché aucun navire, a indiqué l'armée américaine avant la frappe de samedi matin menée par le destroyer USS Carney utilisant des missiles Tomahawk.

A l'ONU, le secrétaire général Antonio Guterres avait plus tôt appelé "toutes les parties concernées à éviter une escalade (...) dans l'intérêt de la paix et de la stabilité en mer Rouge et dans l'ensemble de la région", selon son porte-parole Stéphane Dujarric.

- Frappes multiples -

Le mouvement des Houthis fait partie de "l'axe de la résistance" établi par l'Iran, qui réunit dans la région des groupes hostiles à Israël, notamment le Hezbollah libanais et des groupes armés en Irak et en Syrie.

Les frappes américaines et britanniques de vendredi, "73 raids", ont visé des sites militaires à Sanaa et dans les gouvernorats de Hodeida (ouest), Taëz (sud), Hajjah (nord-ouest) et Saada (nord), avait indiqué plus tôt le porte-parole militaire des Houthis tandis que l'armée américaine avait évoqué 30 positions militaires ciblées sur un total de plus de 150 frappes.

Joe Biden a parlé de son côté d'une opération menée "avec succès", évoquant une action "défensive" pour protéger notamment le commerce international.

Reprochant aux Houthis d'avoir ignoré "les avertissements répétés de la communauté internationale", le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, avait qualifié les frappes de mesures "nécessaires (...) en état de légitime défense".

Dans une déclaration commune, Washington, Londres et huit de leurs alliés parmi lesquels l'Australie, le Canada et Bahreïn ont souligné que leur objectif était la "désescalade" en mer Rouge.

Mais à Moscou, le Kremlin a condamné des frappes occidentales "illégitimes du point de vue du droit international", tout comme le président turc, Recep Tayyip Erdogan, parlant d'une réponse "disproportionnée".

Et lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, le représentant de la Russie, Vassili Nebenzia, a fustigé une "agression flagrante" et une "frappe massive" contre "la population du pays dans son ensemble".

L'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a, elle, prévenu qu'aucun navire n'était à l'abri de la menace.

"Nous ne pouvons pas tolérer que des voyous harcèlent le transport international", a déclaré au Telegraph le ministre britannique de la Défense Grant Shapps, appelant l'Iran à ce que ses "intermédiaires" dans la région, comme les Houthis ou le Hezbollah, "cessent leurs activités".

Lors d'un entretien avec Liu Jianchao, à la tête de la division internationale du Comité central du Parti communiste chinois, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a souligné "l'importance de maintenir et de défendre les droits et libertés de navigation en mer Rouge" tout en évitant "une nouvelle escalade".

afp


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