La capitale indienne, avec sa population de 30 millions d'habitants, était à nouveau dimanche la ville la plus polluée du monde, selon la firme IQAir, spécialiste en mesure de pollution. Le niveau de microparticules PM2.5, tellement minuscules qu'elles peuvent pénétrer dans le sang, atteignait dimanche près de 40 fois le niveau maximum recommandé par l'Organisation mondiale de la Santé, toujours selon IQAir.
Ce «smog» (contraction en anglais de «smoke», fumée, et «fog», brouillard) est considéré comme responsable de centaines de milliers de morts prématurées chaque année.
Lorsque le niveau de pollution devient trop sévère, la ville restreint également les activités du bâtiment, et interdit la circulation de certains véhicules. Mais les critiques accusent le gouvernement d'ignorer délibérément la part de l'agriculture dans cette pollution, les agriculteurs des États voisins étant un lobby électoral puissant.
L'Inde utilise également très largement le charbon, particulièrement polluant, comme source d'énergie, et, loin de tenter de s'en éloigner, a au contraire vu sa pollution par habitant due au charbon augmenter de près de 30% depuis sept ans.
Une étude publiée par le journal médical The Lancet en 2020 a estimé que la pollution en Inde avait fait l'année précédente près de 1,7 million de morts dans le pays, dont 17.500 dans la capitale. Et les habitants des grandes villes meurent en moyenne 12 ans plus tôt en raison de la pollution, selon un rapport publié en août par l'Institut de politique énergétique de l'Université de Chicago.
Un match de la coupe du monde de cricket est prévu lundi à New Delhi entre le Sri Lanka et Bangladesh, mais les deux équipes ont renoncé à s'entraîner ces derniers jours en raison des risques de santé posés par le smog.
afp