Zika: l`île polynésienne de Marlon Brando transformée en laboratoire

  02 Avril 2016    Lu: 891
Zika: l`île polynésienne de Marlon Brando transformée en laboratoire
Dans son testament, l`acteur stipule que Tetiaroa doit contribuer à la préservation de l`environnement et à l`étude de la biodiversité.
L`île polynésienne aux eaux turquoises et sable blanc achetée par Marlon Brando dans les années 60 est le coeur d`une expérience prometteuse contre le virus Zika, à l`heure où les scientifiques du monde entier peinent à éradiquer l`épidémie.

Lâcher de moustiques stratégique. Sur l`île de Tetiaroa, le biologiste français Hervé Bossin, chef du service d`entomologie de l`Institut Louis Malardé de Papeete -- la capitale de Tahiti et ses cinq archipels, 118 îles où vivent quelque 285.000 habitants -- a lâché depuis septembre 2015 plus d`un million d`insectes mâles biologiquement modifiés pour devenir porteurs d`une bactérie, la Wolbachia. Quand ces insectes s`accouplent avec les femelles du moustique "tigre" qui transmet le virus du Zika et que l`on trouve à Tetiaroa, "le développement embryonnaire se bloque et les femelles se retrouvent stérilisées". "Leurs nouveaux oeufs ne pourront jamais éclore", a expliqué le chercheur.

Le moustique bientôt éliminé ? L`étude en Polynésie française, financée par 300.000 dollars provenant des gouvernements français et polynésien en plus d`autres entités privées, est particulièrement porteuse d`espoir, parce qu`elle est en voie de parvenir à une "élimination interne" du moustique sur l`île. "Nous avons obtenu une réduction à 1/20ème (des moustiques femelles) par rapport aux anciennes saisons des pluies", qui vont de novembre à mars, souligne Hervé Bossin. Certains critiques s`alarment cependant du manque d`informations sur l`impact de l`éradication du moustique, ou le lâchage d`insectes modifiés en laboratoire sur l`environnement.

Plus besoin d`insecticide. La diminution des moustiques femelles est telle que "plus personne n`utilise dorénavant d`insecticide" dans l`île pour se protéger, fait valoir le biologiste comme preuve du succès de l`expérience. Si les résultats positifs se confirment en juillet, à la fin attendue de l`étude, Hervé Bossin veut transférer sa technologie vers des îles plus grandes comme Tahiti, Moorea ou Bora Bora, plus fréquentées par les touristes, pour qu`elle puisse ensuite être appliquée dans d`autres zones touchées par le virus.

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