Une image en 3D du virus Zika pourrait accélérer la création d`un vaccin
Des chercheurs américains ont réussi à produire une image du virus Zika en 3D à l’échelle quasi-atomique révélant une caractéristique spécifique, selon leurs travaux publiés jeudi dans la revue Science.
Une protéine clé
La structure du Zika est en grande partie similaire à celle la famille des flavivirus, à qui il appartient comme les virus de la dengue, du Nil occidental ou de la fièvre jaune, mais avec une différence notable à la surface d’une de ses protéines clé,- la glycoprotéine -, expliquent les chercheurs.
Cette variation pourrait expliquer la capacité du virus à attaquer les cellules nerveuses et son lien avec la microcéphalie du foetus,- un développement insuffisant du crâne et du cerveau -, ainsi qu’avec le syndrome de Guillain-Barré, responsable de paralysie chez des adultes.
Des indices précieux
Cette caractéristique pourrait surtout fournir des indices précieux pour mieux comprendre comment le virus Zika pénètre dans les cellules humaines et indiquer ainsi comment le combattre efficacement avec un anti-viral ou un vaccin.
La variation à la surface de cette glycoprotéine paraît être une faiblesse du virus et pourrait donc être une cible clé de la réponse immunitaire contre le Zika, soulignent les scientifiques. L’image en 3D détaillant pratiquement atome par atome le Zika « fournit une carte montrant des régions potentielles du virus pouvant être ciblées pour des traitements thérapeutiques, être utilisées pour produire un vaccin efficace ou pour améliorer le diagnostic et distinguer une infection par le Zika de celles provoquées par des agents viraux de la même famille comme la dengue », explique Richard Kuhn, directeur de l’Institut Purdue de recherche sur l’inflammation, l’immunologie et les maladies infectieuses, qui a dirigé ces travaux.
Une souris pour tester des vaccins anti-Zika
En outre, les différences structurelles détaillées entre la glycoprotéine du Zika et la même protéine dans le virus de la dengue pourraient permettre de créer des tests diagnostiques capables de faire la distinction entre une infection par l’un ou l’autre, ce qui est très important dans des pays où ces deux agents pathogènes sont en circulation, pointent les chercheurs.
Par ailleurs, des chercheurs de l’université du Texas avaient annoncé plus tôt cette semaine la création d’une souris génétiquement modifiée permettant de tester des vaccins et anti-viraux contre le Zika. Il s’agit du premier modèle animal pour faire des recherches sur le Zika.