Jérusalem: Le climat de violences fait fuir les touristes

  27 Octobre 2015    Lu: 444
Jérusalem: Le climat de violences fait fuir les touristes
Les violences qui secouent quotidiennement Israël et les territoires palestiniens occupés ont des conséquences négatives pour le tourisme dans la région. À Jérusalem, les professionnels du secteur prient pour un retour au calme rapide.

En temps normal, le carnet de réservations de Vittorio Di Cesare (58 ans dont 30 années vécues en Israël), pour les visites guidées des lieux saints de Jérusalem, était rempli des mois à l`avance pour novembre et décembre. Cette année, pas un seul touriste ne s`est inscrit. Depuis la vague de violences qui a commencé début octobre, les manifestations et les heurts sont quotidiens. Une cinquantaine de Palestiniens ont été tués, ainsi que huit Israéliens. Les ruelles habituellement grouillantes de Jérusalem sont aujourd`hui vides et jalonnées de barrages policiers.

Au marché Mahane Yehuda, à Jérusalem-Ouest, passage obligé des touristes, les ventes ont été divisées par cinq, assurent les commerçants. L`impact est lourd car le secteur du tourisme israélien pèse cinq milliards de chiffre d`affaires par an et emploie 6 % des actifs. Il représente aussi environ 15 % de l`économie palestinienne, vingt fois moins active que l`israélienne et dont elle est très largement tributaire. De nombreuses destinations touristiques populaires, comme Bethléem et la Vieille ville de Jérusalem, se trouvent dans des secteurs palestiniens, mais les excursions partent très majoritairement d`Israël, d`où les opérateurs emmènent les touristes pour de brèves visites.

Prières pour le retour au calme

Alors que Noël se profile, avec ses cars de fidèles venant marcher sur les pas du Christ à Bethléem et Jérusalem, les professionnels du tourisme prient pour un retour au calme car les hôtels se vident. Ils avaient déjà souffert, il y a plus d`un an, de la guerre dans la bande de Gaza, qui avait fait perdre 235 millions d`euros aux hôtels israéliens, selon leurs représentants.

Sur les huit premiers mois de 2015, le nombre de touristes est en recul de 8 % par rapport à l`année précédente, selon le ministère du Tourisme israélien. Son directeur général, Amir Halevi, constate que les touristes s`adaptent en changeant leur destination pour privilégier les lieux les moins touchés par les violences, comme le littoral. « Ils vont plus à Tel-Aviv et moins à Jérusalem, mais c`est compréhensible », soupire-t-il, fataliste.

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