France: Élisabeth Borne nomme un nouveau directeur de cabinet

  17 Juillet 2023    Lu: 835
France: Élisabeth Borne nomme un nouveau directeur de cabinet

Le brouillard qui entoure l'action gouvernementale depuis l'adoption de la réforme des retraites se dissipe-t-il ? L'annonce, lundi, de la nomination d'un nouveau directeur de cabinet à Matignon a été interprétée comme une confirmation d'Élisabeth Borne dans ses fonctions. Bien que l'Élysée reste mutique, avant une expression publique du chef de l'État attendue cette semaine en amont de son départ, dimanche, vers l'Océanie.

Jean-Denis Combrexelle, jusqu'alors directeur de cabinet du garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, occupera la même fonction rue de Varenne. Il remplace Aurélien Rousseau, qui a souhaité prendre le large. «Je quitte Matignon, une maison magnifique, cœur de l'État et 'terminus des emmerdes'», a écrit ce dernier sur Twitter, en évoquant sa «fierté» d'avoir servi Elisabeth Borne «dans un de ces moments où la démocratie a besoin de la force de l'État républicain». La recherche difficile d'un successeur a participé ces dernières semaines à alimenter le récit d'une chef de gouvernement fragilisée. Sur fond de rumeurs insistantes de large remaniement, et d'une offensive politique de Gérald Darmanin.

Jean-Denis Combrexelle est un «parfait connaisseur de l'État, spécialiste reconnu des questions sociales et régaliennes», a salué la première ministre dans un communiqué, alors que la réponse à apporter aux récentes émeutes urbaines, la perspective d'une loi immigration et la recherche du plein emploi sont les principaux chantiers qui attendent l'exécutif. Directeur général du Travail pendant huit ans entre 2006 et 2014, il a été l'auteur d'un rapport sur la réforme du code du Travail, remis en 2015 à Manuel Valls. «C'est un signal envoyé aux partenaires sociaux», juge un habitué du pouvoir. Le fonctionnaire a aussi été sollicité par Jean Castex pour s'assurer de la bonne tenue de la dernière élection présidentielle face au Covid. Il est resté proche de l'ancien premier ministre. Conseiller d'État, c'est un «exemple de méritocratie républicaine» qui a «passé sa jeunesse dans un quartier populaire de Nancy», a souligné Elisabeth Borne lundi.

Malgré les difficultés liées à l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale, «je ne suis pas sûr qu'il aura une pratique très politique du job mais il n'y aura pas d'erreurs de tuyauterie», veut croire un conseiller de l'exécutif. «C'est quelqu'un de solide techniquement mais ça ne dit rien de la durée de l'ensemble», note-t-il, en relevant qu'à 69 ans, le haut-fonctionnaire n'a rien à perdre à accepter de servir Elisabeth Borne. Une autre nomination a été actée. Pour diriger le pôle intérieur, l'ex préfet Étienne Stoskopf a été choisi. «Il y a une reprise en main de Matignon et les gens qui arrivent ne sont pas des seconds couteaux», observe un conseiller macroniste de la première heure. «Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de remaniement, mais il sera technique , dit le même.

En ce qui concerne un éventuel changement à Matignon, «sans doute sommes-nous donc désormais renvoyés à la rentrée» de septembre, abonde un autre conseiller gouvernemental, alors que les longues tergiversations d'Emmanuel Macron rendent plus improbables un grand chambardement dans la torpeur de l'été. Les ministres ainsi que leurs conjoints sont par ailleurs conviés à un dîner à l'Élysée, mardi soir, a révélé RTL. Une tradition avant la pause estivale qui prend cette année un relief différent.

Autant de signes qui «sonnent comme une première mais discrète confirmation de la première ministre», estime-t-on dans un ministère. «Il ne faut pas en attendre beaucoup plus. Comme c'est le cas depuis mai 2022, ce quinquennat est décousu et se construit comme une multiplication de CDD», avance le même interlocuteur. Si un remaniement se tenait toutefois cette semaine, certains l'imaginent dorénavant de faible envergure. Très loin donc, de l'attente provoquée par les «100 jours d'apaisement» décrétés par Emmanuel Macron en avril, à l'issue desquels il promettait de faire un «bilan» politique. Pour le chef de l'État, qui ne pourra pas briguer un troisième mandat en 2027, «naviguer à vue» revient à «tenir à bride courte les uns et les autres» et «maintenir une pression» sur ses ministres, analyse-t-on au sein de l'exécutif.

Le Figaro


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