Le Chef de l'Etat turc a fait des déclarations à la presse, lundi depuis Istanbul, avant son départ pour le Moyen-Orient où il effectuera une tournée en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis.
L'annonce, ce lundi par Moscou, de la suspension de l'accord sur le Corridor céréalier de la mer Noire était au centre des questions posées au président turc.
"Malgré la déclaration d'aujourd'hui, je pense que le président russe Poutine souhaite que ce pont humanitaire soit maintenu", a déclaré Erdogan lors de la conférence de presse.
L'accord sur les céréales de la mer Noire est entré dans l'histoire comme un succès diplomatique, a souligné M. Erdogan, ajoutant que la Türkiye a toujours attaché de l'importance à la poursuite de l'initiative et a intensifié ses efforts diplomatiques à cette fin.
Erdogan a déclaré que le ministre turc des affaires étrangères, Hakan Fidan, et son homologue russe, Sergey Lavrov, discuteraient de l'accord par téléphone, exprimant l'espoir qu'il se poursuive "sans interruption".
"Peut-être qu'au lieu d'attendre août (prochaine rencontre Erdogan-Poutine), nous nous entretiendrons au téléphone avec M. Poutine", a-t-il ajouté.
- Les relations commerciales avec les pays du Golfe
Le Chef de l'Etat turc a par ailleurs expliqué que l'objectif de sa tournée dans le Golfe vise à renforcer les relations commerciales avec l'Arabie saoudite, le Qatar et les Emirats arabes unis, soulignant l'importance du renforcement des investissements en Türkiye et de la coopération financière.
"Nous continuons à travailler pour atteindre notre objectif de créer une ceinture de paix, de stabilité et de prospérité autour de la Türkiye. L'étape la plus importante consiste à renforcer nos relations avec les pays de la région. Nous considérons l'année 2023 comme une année d'opportunités à cet égard. Cette année, nous célébrons le 50e anniversaire de l'établissement de relations diplomatiques avec le Qatar et les Émirats arabes unis. Comme vous le savez, nos relations diplomatiques avec l'Arabie saoudite ont été établies en 1929. Nous souhaitons étendre les bases solides de nos relations à un vaste domaine de coopération. Au cours de nos visites, notre ordre du jour prioritaire portera sur les investissements conjoints et les activités commerciales que nous mènerons avec ces pays au cours de la période à venir. Nous évaluerons ce que nous pouvons faire dans le cadre d'une approche gagnant-gagnant. Le volume de nos échanges bilatéraux avec les pays du Golfe est passé de 1,6 milliard de dollars à environ 22 milliards de dollars au cours des 20 dernières années", a-t-il déclaré.
Pour le président turc, les développements dans les pays musulmans obligent à une coopération accrue.
"Les crises que traverse le monde islamique nécessitent une concertation et une coopération plus étroites entre la Türkiye et les pays du Golfe", a-t-il défendu.
- Les relations avec la Syrie
Depuis plusieurs mois, la Türkiye et la Syrie, encouragées par la Russie, discutent des moyens de reprendre le dialogue, mais le dirigent syrien, Bachar al-Assad met en avant, comme condition, le retrait des forces turques du nord de la Syrie.
"Malheureusement Al-Assad veut que la Türkiye quitte le nord de la Syrie. Cela n'arrivera pas. Nous y menons une lutte contre le terrorisme", a déclaré Erdogan.
Avant d'ajouter pour conclure: "Nous ne sommes pas opposés à une rencontre avec al-Assad, mais la véritable question est la forme de leur approche nous concernant".
