Les démocraties sont, elles aussi, sous pression, des États-Unis à Israël par exemple où une réforme de la justice divise profondément le pays et a provoqué des manifestations massives avant que le premier ministre Benyamin Netanyahou ne déclare finalement une «pause». «Ils ne peuvent pas continuer sur cette voie et je pense que je me suis fait comprendre», a déclaré mardi soir le président américain, précisant par ailleurs n'avoir pas prévu d'inviter «à court terme» le Premier ministre israélien à la Maison Blanche.
Important investissement dans le «renouveau démocratique»
Parmi les annonces attendues au sommet, qui débutera à 06h00 locale (10h00 heure de Paris) et sera largement virtuel, le président Biden entend investir 690 millions de dollars pour appuyer le «renouveau démocratique» dans le monde, a indiqué à des journalistes un haut responsable américain sous couvert d'anonymat. Cette enveloppe doit servir à promouvoir la tenue d'élections justes et libres, la défense des droits humains et la liberté de la presse, ainsi que la lutte contre la corruption, a-t-il dit, en précisant qu'elle s'ajoutera aux 400 millions débloqués lors du premier sommet qui s'était tenu sous les auspices du président Biden en 2021.
Les menaces posées par les nouvelles technologies devraient aussi occuper une large part des débats, a précisé le responsable américain, citant en particulier les logiciels espions. Les dirigeants de chacun des cinq pays hôtes présideront une séance plénière virtuelle lors du sommet mercredi, celle du président américain étant consacré à la «réponse des démocraties aux défis mondiaux» à laquelle a été conviée le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
121 pays invités
Jeudi, au deuxième jour du sommet, des évènements auront lieu dans les capitales de chacun des pays hôtes. Pas moins de 121 pays de la planète ont été invités au sommet, soit huit de plus qu'il y a deux ans. Les nombreuses séances de travail, pour la plupart virtuelles, réunissent des responsables et acteurs de la société civile pour parler des défis posés à la démocratie à travers le monde y compris dans le domaine technologique, au moment où les Occidentaux accusent notamment le réseau TikTok de servir d'outil à Pékin.
Si le président Biden a tenu ses promesses de campagne sur ce sommet et renoué les alliances des États-Unis après les années Trump, il a déçu nombre d'observateurs en se rapprochant de dirigeants accusés de dérives autoritaires et aux bilans contestés en matière de droits humains. Biden s'est ainsi rendu l'année dernière en Arabie saoudite et en Égypte pour participer à la COP27 et il a retissé des liens de travail avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Mais aucun de ces trois pays n'a été convié à participer à cette grand-messe. Parmi les autres pays boudés, la Hongrie du dirigeant nationaliste Viktor Orban, ainsi que Singapour et le Bangladesh.
Le département d'État américain s'est refusé à parler de critères ayant déterminé l'invitation ou pas de certains pays, tout en évoquant une répartition socio-économique et régionale «représentative». «Nous ne cherchons pas à définir quels pays sont ou ne sont pas des démocraties», a déclaré un porte-parole. L'Inde, qualifiée de plus grande démocratie dans le monde, a été invitée, quelques jours après que le dirigeant d'opposition Rahul Gandhi a été banni du parlement indien. Le Pakistan voisin a lui décliné l'invitation disant vouloir, selon un porte-parole, «œuvrer de manière bilatérale» avec les pays hôtes. Pour Freedom House, un groupe de recherche sur la démocratie soutenu par le gouvernement américain, 2022 a vu un recul de la démocratie un peu partout dans le monde, selon son rapport annuel. La Corée du Sud a offert d'organiser la troisième édition de ce sommet à un moment indéterminé, selon le responsable américain. (AFP)
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