La Communauté de l’Azerbaïdjan occidental envoie une lettre à la Directrice générale de l’UNESCO

  27 Mars 2023    Lu: 401
  La Communauté de l’Azerbaïdjan occidental envoie une lettre à la Directrice générale de l’UNESCO

La Communauté de l’Azerbaïdjan occidental a envoyé une lettre à la Directrice générale de l’UNESCO, Mme Audrey Azoulay.

Signée par les dirigeants de la Communauté, ainsi que par des intellectuels, des personnalités culturelles et artistiques, des poètes et des écrivains de l’Azerbaïdjan occidental, la lettre indique ce qui suit :

« Étant profondément préoccupés par la destruction du patrimoine culturel azerbaïdjanais en Arménie et réitérant les appels précédents du public azerbaïdjanais à l’UNESCO, nous vous écrivons cette lettre pour vous demander de bien vouloir envoyer une mission d’enquête en Arménie pour le suivi de l’état du patrimoine culturel azerbaïdjanais là-bas.

Notre organisation, fondée en 1989, s’occupe de la protection des droits des Azerbaïdjanais expulsés du territoire de l’Arménie actuelle.

Tous les Azerbaïdjanais ont été expulsés d’Arménie, où ils constituaient autrefois la majorité absolue. Le patrimoine historique et culturel azerbaïdjanais de l’Arménie actuelle, dont des mosquées et des cimetières, a été détruit.

Le gouvernement arménien a détruit et endommagé le patrimoine culturel matériel et immatériel azerbaïdjanais par des actions directes et en menant une propagande visant à promouvoir ou à inciter à la discrimination ethnique à l’encontre des Azerbaïdjanais. La destruction a eu lieu avant, pendant et après l’agression militaire de l’Arménie contre l’Azerbaïdjan. La majeure partie du patrimoine culturel azerbaïdjanais en Arménie a été détruite de manière pré-planifiée en dehors des hostilités militaires. En d’autres termes, le moteur de la destruction du patrimoine culturel azerbaïdjanais a été la politique systématique de discrimination raciale du gouvernement arménien visant à créer un espace monoethnique et monoculturel et, malheureusement, cet objectif perfide est devenu la réalité dans ce pays.

Les méfaits de l'Arménie contre le patrimoine azerbaïdjanais comprennent également le détournement et la déformation des éléments du patrimoine. La seule mosquée survivante en Arménie, la Mosquée bleue dans la capitale Irevan, est présentée délibérément comme « une mosquée persane ». En fait, la mosquée a été construite et a été fréquentée pendant des siècles par les Azerbaïdjanais qui constituaient alors la majorité absolue dans la ville.

L’Arménie continue d’effacer les dernières traces restantes de la culture azerbaïdjanaise. Le quartier Tepebachy de la ville d’Irevan est le seul morceau de la vieille ville qui a survécu à ce jour. Ce quartier garde la mémoire historique d’Irevan du XVIIe siècle à nos jours. Le quartier de Tepebachy, historiquement habité par des Azerbaïdjanais, est désormais menacé de disparition totale. Les autorités arméniennes sont sur le point de démolir complètement le quartier.

La discrimination et le nettoyage ethnique en Arménie ont également eu un impact dévastateur sur le patrimoine immatériel azerbaïdjanais. Par exemple, l’école d’achoug (ou achyg) (troubadour) de Göytché, colonne vertébrale de l’art d’achoug azerbaïdjanais, elle-même inscrite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO, a subi une perte irremplaçable en raison du nettoyage ethnique de l’Arménie contre les Azerbaïdjanais du district de Göytché, en Arménie actuelle. Le gouvernement arménien a même détruit de manière démonstrative le monument et la tombe d’Achyg Alesguer, un éminent représentant de l’art d’achoug azerbaïdjanais, à Göytché, son pays natal.

La destruction et la dégradation du patrimoine culturel azerbaïdjanais par l’Arménie ont eu un impact préjudiciable sur la jouissance de nos droits culturels, en particulier le droit de chacun d’accéder au patrimoine culturel et d’en profiter. La violation de ce droit menace la stabilité, la cohésion sociale et l’identité culturelle, et constitue, en tant que facteur aggravant la sécurité régionale, un obstacle majeur au dialogue, à la paix et à la réconciliation.

Nous combattons pour le retour pacifique dans la sécurité et la dignité des Azerbaïdjanais expulsés d’Arménie dans leurs foyers, et, après le retour, l’assurance de tous les droits collectifs ou individuels de l’homme et libertés fondamentales, reconnus dans la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cela exige, entre autres, que l’Arménie accomplisse, en vertu du droit international, ses engagements concernant la restauration, la protection et la préservation du patrimoine et des biens culturels azerbaïdjanais en Arménie.

La protection du patrimoine culturel n’est pas seulement une exigence du droit international humanitaire, mais aussi un droit humain fondamental reconnu dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. La jouissance du patrimoine culturel est au cœur du concept de retour digne des personnes expulsées. Garantir les droits culturels, c’est-à-dire la créativité humaine dans toute sa diversité et les conditions de son exercice, de son développement, de sa mise à disposition, de sa préservation et de sa protection, fait partie de nos droits fondamentaux, que l’Arménie a l’obligation de garantir avant, pendant et après notre retour.

Compte tenu de tout cela, nous sollicitons le soutien de l’UNESCO pour restaurer et préserver notre patrimoine culturel. L’envoi d’une mission d’enquête en Arménie pour évaluer l’état du patrimoine culturel azerbaïdjanais dans ce pays, ainsi que le niveau de respect par l’Arménie de ses obligations internationales relatives à la protection du patrimoine culturel et des droits culturels, serait une contribution inestimable à réparer les dommages causés au patrimoine culturel de l’humanité et parvenir ainsi à une paix durable.

Notre organisation est prête à collaborer avec l’UNESCO dans la réalisation des activités visant à évaluer, restaurer, préserver et protéger le patrimoine culturel azerbaïdjanais en Arménie, et à garantir les droits culturels des Azerbaïdjanais expulsés d’Arménie à accéder à leur patrimoine culturel et à en profiter.

Une copie de la lettre a été envoyée à Vaclav Balek, président du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, et à Alexandra Xanthaki, Rapporteuse spéciale des Nations Unies dans le domaine des droits culturels.


Tags: Azerbaïdjan   UNESCO  


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