L'autorité indépendante en charge depuis 1990 du contrôle des dépenses et des recettes des candidats a publié 11 comptes sur 12, dans l'attente de la décision du Conseil constitutionnel saisi par la candidate RN qui conteste l'invalidation de plus de 300.000 euros de ses frais de campagne.
Différences importantes entre les candidats
Le candidat d'extrême droite Éric Zemmour a reçu la sanction la plus importante, 200.000 euros. La Commission a estimé que grâce à son émission «Face à l'info» sur CNews, il avait bénéficié, alors qu'il ne s'était pas encore officiellement déclaré, d'«une promotion de sa personnalité». Elle lui a aussi reproché de ne pas avoir versé des droits d'auteur, estimés à 16.000 euros, quand il avait utilisé, sans autorisation, des images dans sa vidéo de candidature.
Emmanuel Macron voit amputer de 100.000 euros le remboursement de ses frais de campagne. Motif : la publication de sa candidature à la présidentielle sur les comptes officiels Twitter et Facebook de l'Élysée, un «avantage indirect» et «prohibé» selon la CNCCFP.
Pour les autres candidats, les sanctions n'ont pas dépassé les 15.000 euros. Au cours de l'instruction, la Commission a exclu certaines dépenses des comptes. C'est le cas notamment pour Marine Le Pen : la CNCCFP a retoqué les dépenses de «flocage et déflocage» de douze cars loués dans le cadre de la campagne (environ 300.000 euros). La candidate RN a déposé le 18 janvier, deux jours avant la date butoir, un recours sur cette question devant le Conseil constitutionnel.
La Commission a relevé la différence très importante de remboursement entre les candidats, particulièrement douloureuse pour ceux arrivés juste en dessous des 5%, comme Valérie Pécresse. Ceux qui ont atteint le seuil des 5% peuvent en effet prétendre à un remboursement pouvant atteindre huit millions d'euros, contre dix fois moins (800.423 euros) pour ceux restés en dessous. Seuls quatre candidats sur douze ont dépassé la barre des 5% à la présidentielle de 2022.
Avec AFP
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