Violences du PKK : Ankara attend une évolution de la politique de Paris dans la lutte contre le terrorisme

  11 Janvier 2023    Lu: 819
Violences du PKK : Ankara attend une évolution de la politique de Paris dans la lutte contre le terrorisme

Le Président de la République de Türkiye, Recep Tayyip Erdogan, a exprimé son souhait de voir la politique de la France en matière de lutte contre le terrorisme "évoluer" suite aux violences des sympathisants du PKK à Paris il y a quelques jours.

Le dirigeant turc a pris la parole, mercredi, lors de la conférence internationale sur le système des "ombudsman", organisée à Ankara.

Un ombudsman est une personne chargée de défendre les droits des citoyens face aux pouvoirs publics.

Le Chef de l’État turc a d’abord voulu dénoncer les injustices et discriminations qui frappent des millions de musulmans et leur liberté de culte à travers le monde.

"Parfois par les politiciens, parfois par les médias, ces populations sont chaque jour un peu plus marginalisées. Les informations faisant état de violences ou attaques en leur encontre se multiplient. Les crimes de haine contre les migrants et les étrangers sont soit ignorés soit mis en sourdine", a-t-il dénoncé.

Le président turc a, à cet effet, fustigé le comportement des autorités grecques, des garde-côtes en particulier, qui n’hésitent pas à pousser à une mort certaine les migrants rencontrés en mer Égée.

"Nous les secourons, mais ceux qui les repoussent de force sont traités avec les plus grands égards", a-t-il critiqué.

Concernant les réfugiés syriens vivant en Türkiye (plus de 3,5 millions), Erdogan a rappelé qu’Ankara souhaite pouvoir permettre leur retour volontaire et sécurisé dans leur pays.

Les opérations qui ont libéré de la présence terroriste une partie du nord de la Syrie, ont permis le retour d’un certain nombre d’entre eux, a-t-il rappelé.

"A ce jour, près de 550 mille Syriens sont rentrés dans ces zones libérées", a-t-il expliqué.

Et d’ajouter : "Avec les contacts diplomatiques que nous poursuivons depuis quelques temps avec la Russie et la Syrie, le nombre de réfugiés qui rentrent chez eux va augmenter".

Sur la lutte contre le terrorisme justement, le président turc a critiqué le manque de solidarité internationale, mais aussi une approche néfaste de certains pays.

Il a regretté que certains pays, souvent des alliés de la Türkiye, n’hésitent pas à accueillir sur leur sol des terroristes et autres criminels recherchés ou condamnés par la justice turque.

"Certains pays avec qui nous sommes ensemble à l'OTAN, au Conseil de l'Europe ou à l'ONU, sont des refuges pour ceux qui fuient la justice turque", a-t-il dénoncé.

Depuis des années, le président turc met en garde les autorités des pays concernés, notamment en Europe, contre le retour de bâton de cette politique à l’égard des terroristes.

Il en a profité pour revenir sur les violences des sympathisants pro-PKK lors de manifestations à Paris il y a quelques jours.

"J'espère que ces évènements qui ont démontré l'erreur de faire une distinction entre ‘bons’ et ‘mauvais’ terroristes ouvriront la voie à une nouvelle ère dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il lancé.

Avant de conclure, Recep Tayyip Erdogan a souhaité condamner la décision des Taliban, en Afghanistan, d’interdire l’accès à l’éducation aux filles.

"Les filles doivent pourvoir bénéficier d'une éducation en Afghanistan. Personne ne doit essayer de nous faire croire que leur interdire est islamique. Il n’y a rien de tel dans l’Islam. Une telle approche est inhumaine", a-t-il assuré. (AA)


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