La Türkiye ne sollicite la permission de personne lorsque sa sécurité nationale est menacée

  05 Décembre 2022    Lu: 395
La Türkiye ne sollicite la permission de personne lorsque sa sécurité nationale est menacée

Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a assuré que son pays ne sollicitait la permission de personne lorsque sa sécurité nationale était menacée, "se contentant de coordonner son action avec ses alliés".

C'est ce qui ressort de l'entretien accordé par Kalin à la chaîne Al-Jazeera, en langue anglaise, dans lequel il a évoqué les raids aériens menés par la Türkiye contre des cibles terroristes dans le nord de l'Irak et en Syrie après l'attentat terroriste du 13 novembre à Istanbul, qui a fait 6 morts et plus de 80 blessés.

Kalin a souligné que les forces de son pays poursuivront les terroristes par voie aérienne et terrestre et les élimineront, précisant que l'organisation "YPG", bras de l'organisation terroriste "PKK", est à l'origine de l'attentat.

Soulignant que l'organisation terroriste PKK a changé de tactique ces dernières années, pour mener des attaques terroristes, il a déclaré : "Ils utilisent des personnes de différentes origines pour dissimuler leur identité".

S'agissant de l'attentat à la bombe de la rue Istiklal à Istanbul, Kalin a ajouté qu'il a été coordonné par les "YPG" d'une manière "flagrante", et a déclaré que tous les éléments et les positions du "PKK" et de ses affiliés en Syrie, qu'ils soient au nord, à l'est, à l'ouest ou près de la frontière turque, "sont des cibles légitimes pour la Türkiye ".

Précisant que les forces turques n'ont pas visé les forces américaines ou russes durant leurs opérations dans le nord de la Syrie, Kalin a confirmé que son pays visait les membres du PKK et ses affiliés.

Et d'ajouter : "Nous disons (aux forces américaines et russes) de rester à l'écart de ces éléments", expliquant que l'organisation YPG hisse le drapeau américain dans certaines de ses positions, et que dans d'autres, elle hisse le drapeau du régime "pour se protéger (des frappes turques)".

Ibrahim Kalin estime que ce comportement de l'organisation terroriste est la preuve que les YPG ont utilisé leur alliance avec les Etats-Unis pour légitimer leur présence dans le nord de la Syrie.

Rejetant les déclarations publiées par Washington selon lesquelles les opérations aériennes turques dans le nord de la Syrie mettaient en danger la vie des soldats américains, Kalin a déclaré : "Nous avons envoyé à nos alliés américains un message dans lequel nous avons assuré que nous ne les prendrons pas pour cible, qu'il s'agisse de civils, de Russes, d'Iraniens ou autres, et que notre cible sont les éléments du PKK et ses affiliés, le PYD, les YPG".

**Nous ne sollicitons la permission de personne lorsque notre sécurité nationale est menacée.

A la question de savoir si la Türkiye avait reçu un feu vert russo-iranien pour mener son opération contre les YPG, le porte-parole présidentiel a répondu : "Nous ne sollicitons la permission de personne lorsque notre sécurité nationale est menacée, mais il nous suffit de nous coordonner avec nos alliés."

Kalin a souligné que selon l'accord turco-américain de 2019, les YPG auraient dû se retirer à 30 km de la frontière turque vers la profondeur syrienne, et que cela ne s'est pas produit en violation de l'accord.

**Les YPG utilisent des détenus de Daech comme otages politiques

Le porte-parole de la présidence turque a réagi au chantage pratiqué par l'organisation terroriste "YPG" quand celle-ci a déclaré qu'elle ne pourrait assurer que les prisonniers de Daech resteraient en détention dans ses centres au cas où la Türkiye lancerait son opération terrestre contre ses positions.

"Cela indique que les YPG utilisent les détenus de Daech comme des otages politiques pour obtenir plus de soutien militaire, politique et médiatique des États-Unis et des Européens", a-t-il déclaré.

Concernant la question syrienne, Kalin a déclaré ne pas être au courant d'une éventuelle rencontre entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le dirigeant du régime syrien, Bachar al-Assad.

Il a souligné que beaucoup de choses doivent être faites sur le terrain, notamment savoir si le régime d'Al-Assad prendra une position claire contre l'organisation "PKK" et son affilié "YPG" et d'autres éléments terroristes en Syrie.

Évoquant les précédentes déclarations du président Erdogan sur la possibilité de sa rencontre avec Al-Assad, il a déclaré : "Nous n'avons pas de plan immédiat pour une telle rencontre."

Et de préciser : "Mais le président de notre pays envoie un message (à Al-Assad) : s'il agit de manière responsable, s'il répond aux préoccupations (de la Türkiye) en matière de sécurité, et si le processus politique se poursuit, et que des progrès sont réalisés dans ce processus, de manière à permettre de protéger le peuple syrien, d'assurer la paix, la stabilité et la sécurité régionales, ainsi que l'ordre et la sécurité le long de la frontière turco-syrienne… Alors je suis prêt à donner une chance (à une éventuelle rencontre)".

"C'est-à-dire qu'il (le président turc) ne dit pas qu'il faut tenir une réunion immédiatement, ou le rencontrer juste pour le plaisir de se rencontrer", explique le porte-parole de la présidence turque.

Concernant l'opposition syrienne légitime, Kalin a souligné que la Türkiye ne l'a pas oubliée et continuera à la soutenir, "à un moment où le monde entier, en particulier les États-Unis, l'Europe et de nombreux pays arabes, a presque oublié cette opposition."

Evoquant la relation entre le parti HDP (Parti Démocratique des Peuples) et l'organisation "PKK", il a déclaré que le parti est représenté au parlement turc, mais qu'il n'a pas pris de position claire concernant l'organisation terroriste.

Il a ajouté que le parti est connu pour ses liens avec le "PKK", qu'il ne le nie pas, "ce qui soulève beaucoup de points d'interrogation."

Kalin a souligné que l'allégation selon laquelle l'organisation PKK, le HDP et les YPG représentent les Kurdes est une "insulte aux Kurdes eux-mêmes d'abord."

"Le PKK ne représente pas les Kurdes, tout comme Daech et Al-Qaïda ne représentent pas les musulmans du monde entier", a ajouté le porte-parole de la présidence turque.

Dans un autre contexte, Kalin a expliqué que la scène politique dans la région du Golfe arabe a complètement changé, ce dont il s'est félicité et qu'il considère comme une "opportunité importante."

Il a souligné que "l'alliance de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de l'Égypte ne visait pas seulement le Qatar, mais aussi la Türkiye", ajoutant : "C'était une phase malheureuse durant laquelle nous avons manqué de nombreuses opportunités politiques, économiques et sociales, mais la situation commence à changer maintenant."

En réponse à une question sur la possibilité d'une rencontre prochaine entre le président Erdogan et son homologue égyptien, Abdelfattah El-Sisi, il a déclaré : "Il n'y a rien de prévu à cet égard pour le moment, mais nous verrons ce qu'il en sera plus tard."

Et d'ajouter : "Il y a des choses que les deux parties doivent faire, mais il est important que vous sachiez qu'une poignée de main a eu lieu (entre les deux parties) afin d’être plus à même d’aborder ces questions. Parfois, les intérêts et les points de vue changent, ce qui entraîne la naissance de nouvelles opportunités, et nous devons les évaluer."

En ce qui concerne la question iranienne, Kalin a déclaré que son pays croit en "la nécessité d'intégrer l'Iran sur la scène géopolitique régionale au lieu de l'isoler ou de l'attaquer." (AA)


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