Le Chef de l’État turc a pris la parole, lundi, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 38ème réunion du Comité permanent Économie et Commerce de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), à Istanbul.
Après avoir longuement souligné la nécessité de renforcer la coopération économique et les échanges commerciaux entre les pays islamiques, estimant que ces échanges peuvent croître de plus de 25%, le président turc s’est arrêté aux questions plus politiques.
Il a d’abord fustigé les politiques inacceptables d’Athènes envers la minorité musulmane.
"Le monde islamique ne doit pas rester davantage à regarder la tyrannie appliquée par la Grèce contre nos frères", a-t-il insisté, expliquant que les pressions et discriminations envers la minorité turque de Grèce se multiplient au fil des années.
Il en a profité pour demander plus de soutien à la République Turque de Chypre Nord.
Erdogan est ensuite revenu sur la situation en Syrie. Il a appelé les pays musulmans à agir davantage pour résoudre la profonde crise dans ce pays.
"Les pays islamiques doivent davantage soutenir les efforts pour sauver la Syrie de la violence, de la crise humanitaire et de la mainmise des groupes terroristes", a-t-il lancé.
Outre la guerre civile et le conflit entre le régime et les oppositions, la Syrie est confrontée à une occupation du groupe terroriste YPG, la branche syrienne du PKK, soutenue notamment par les États-Unis.
"Il est temps de mettre fin à ce scénario de soutenir le PKK et ses ramifications sous prétexte de lutter contre Daech, qui n'est que le résultat d'un projet", a-t-il fustigé. En effet, depuis des années Washington, et certains de ses alliés, soutiennent financièrement et militairement le YPG/PKK en Syrie, en mettant en avant la lutte contre Daech, ce qu’Ankara condamne rappelant que la lutte contre une organisation terroriste ne peut se faire avec une autre organisation terroriste.
Sur les autres questions régionales, le Président turc a rappelé le soutien de son pays à la Cause palestinienne.
"Nous faisons et ferons tout notre possible pour que nos frères palestiniens accèdent à leur propre État et pour préserver le statut quo de Jérusalem et d'Al-Aqsa", a-t-il insisté.
Pour finir, estimant que les pays du monde islamique ont la force de surmonter leurs divergences, Erdogan a appelé à plus de coopération et de solidarité pour répondre aux défis qui se présentent dans les pays musulmans mais aussi dans le reste du monde.
"Nous avons une part de responsabilité dans chaque conflit, violence ou famine à travers le monde, au Yémen, en Somalie, en Afghanistan ou encore en Arakan", a-t-il soutenu.