Le journal a rapporté, mercredi soir, les déclarations de sources bien informées, selon lesquelles Washington a décidé d'accélérer ses plans pour livrer une bombe nucléaire de dernière génération, du type B61-12, à l'OTAN en décembre prochain.

D’après Politico, des officiels américains avaient déclaré lors d'une réunion à huis clos de l'OTAN, à Bruxelles, que la livraison de la bombe améliorée devait avoir lieu au printemps 2023, et que la date avait été avancée pour le mois de décembre prochain.

Selon le même journal, la discussion autour des bombes nucléaires était contenue dans un câble diplomatique spécial adressé aux décideurs politiques américains, pour les informer de ce qui avait été discuté lors de la réunion de Bruxelles.

"C'est étrange d'accélérer le programme", a déclaré Hans Kristensen, directeur du projet d'information nucléaire à la Fédération des scientifiques américains. "Ils (les Américains) disaient qu'ils ne répondraient pas avec des armes nucléaires, donc je ne pense pas ils veulent aller aussi loin", rapporte Politico.

"Je pense que l'objectif concerne plus l'OTAN que la Russie, a déclaré Tom Collina, directeur des politiques au Ploughshares Fund for Disarmament. L'OTAN dispose déjà de ce type de bombes, et les Russes le savent. Les bombes fonctionnent bien, et la version améliorée ne fera pas beaucoup de différence, mais cela peut être un moyen de rassurer les alliés lorsqu'ils se sentent particulièrement menacés par la Russie."

Dans des déclarations exclusives à la presse, le porte-parole du Pentagone, Patrick Ryder, a déclaré que les États-Unis "ne discuteront pas des détails de leur arsenal nucléaire".

Ryder a expliqué que l'initiative de remplacer les armes obsolètes par des armes améliorées faisait "partie de l'effort de modernisation, prévu de longue date, et n'est en aucun cas liée aux événements actuels en Ukraine, et n'a été accélérée d'aucune façon".

Les États-Unis ont testé ce type de bombe le 1er juillet 2015, et ont lancé la production ce type amélioré en décembre 2021, dans le but de prolonger la durée de vie de la bombe d'au moins 20 ans, selon la National Nuclear Security Administration aux États-Unis.

La Russie a annoncé, dans la journée du mercredi, le début des manœuvres de ses forces de dissuasion stratégique avec des armes nucléaires, que le président Vladimir Poutine a supervisé par vidéoconférence.

Un communiqué de la présidence russe (le Kremlin) a indiqué que les manœuvres incluaient les tirs de missiles balistiques intercontinentaux depuis le cosmodrome de Plesetsk, ainsi que le tir d’un missile du type R-29RMU2 Sineva, depuis la mer de Barents sur le site d'essai de Kura dans la région de l'Extrême-Orient russe de Kamtchatka.

AA

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