Le président de l’Association des Amis de l'Azerbaïdjan adresse une lettre au président français

  15 Octobre 2022    Lu: 1182
 Le président de l’Association des Amis de l

Le président de l’Association des Amis de l'Azerbaïdjan, membre Honoraire du Parlement français, Monsieur Jérôme Lambert, a adressé une lettre au président de la République française, Emmanuel Macron.

La lettre se lit comme suit :

Monsieur le Président de la République,

Lors d’une récente intervention télévisée, vous avez été interrogés par la journaliste Caroline Roux, à propos d’un courrier que vous a adressé le romancier Sylvain Tesson.

Ce dernier revenait, selon ses dires, d’un récent déplacement en Arménie, où il indique y avoir rencontré, en personne, le Premier Ministre, Monsieur Nikol Pashinyan très peu de temps après que vous l’ayez vous-même rencontré, lors du Sommet de la Communauté Européenne de Prague. Manifestement, d’après Sylvain Tesson, votre entrevue avec Monsieur Nikol Pashinyan a laissé, selon lui, ce dernier dans un triste état, « brisé, résigné » ! En admettant que c’est bien ce qu’aurait indiqué le Premier Ministre arménien à Sylvain Tesson, lui livrant par là même des confidences tout à fait singulières, j’ai lu ce compte rendu avec surprise, car ce ne sont pas les images qui ressortaient des entretiens que vous avez eus avec ce Premier Ministre au cours de ces dernières semaines, à Paris ou à Prague.

Les efforts de la France, que vous entreprenez, pour rechercher une paix durable dans le sud Caucase, devraient contraire être soulignés, par toutes les parties en présence, à commencer par l’Arménie, pays qui était en guerre avec son voisin l’Azerbaïdjan depuis plus de 30 ans.

Comme chacun doit le savoir, ce conflit durait entre ces deux nations depuis la guerre de conquête du territoire de l’Azerbaïdjan par les forces arméniennes, au début des années 90, dans le prolongement de la période de l’indépendance de ces deux États, vis-à-vis de l’URSS.

L’Arménie a alors conquis près de 20% du territoire de l’Azerbaïdjan, malgré plusieurs condamnations du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée Générale de l’ONU, auxquelles s’étaient associées la France, cette occupation militaire s’est prolongée pendant près de 30 ans.

Cette longue occupation a duré jusqu’à la légitime reprise de ses territoires par l’Azerbaïdjan fin 2020. Aucune résolution des Nations Unies n’a alors condamné le retour aux frontières légitimes définies en 1991.

C’est bien d’ailleurs ce que vous avez souligné dans votre réponse lors de l’interview : les frontières légitimes de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan sont bien celles qui ont été reconnues en 1991, ni plus ni moins.

Mais voulant, en répondant au courrier de Sylvain Tesson, et afin de donner des gages à la puissante et influente communauté française d’origine arménienne, que vous avez d’ailleurs citée, vous avez tenu des propos tout à fait singuliers, en brodant sur la situation actuelle et récente.

En tentant d’illustrer à nouveau la pratique qui vous est si chère, du « tout en même temps » vous tentez de faire plaisir à tout le monde en même temps.

Vous voulez donner des gages d’amitié à l’Arménie tout en disant sur le fond que c’est l’Azerbaïdjan qui a raison.
De plus, tenter de mêler la politique actuelle de Monsieur Poutine à tout cela... est un rideau de fumée ridicule. La Russie, vous le savez bien, dispose de bases militaires importantes en Arménie, qui reste son allié dans le cadre de l’OTSC (Organisation du Traité de Sécurité Collective). C’est la Russie qui est intervenue pour que l’offensive azerbaïdjanaise en 2020 n’aille pas à son terme dans la reprise totale des territoires occupés par l’Arménie depuis 1992.

Vous rappeler tout cela n’est pas faire injure à votre connaissance de la situation ni à votre intelligence... mais il est important dans ce courrier de réponse à celui que vous a adressé le romancier Tesson de rétablir la vérité, qui n’est pas un conte de fée que l’on peut lire à la veillée.

Je ne veux pas douter de votre volonté d’œuvrer pour l’instauration d’une paix durable, qui repose sur la reconnaissance des frontières, comme vous l’avez justement souligné, ainsi que sur un discours respectueux de tous les peuples, de leurs Histoires et des États qu’ils ont construits.

Ne l’oubliez pas...vis-à-vis de personne y compris les Azerbaïdjanais ...et ne vous laissez pas impressionner et influencer par les discours souvent fanatiques de certains Français, partisans de la politique arménienne à laquelle ils restent attachés plus qu’à tout autre. La politique de la France que vous conduisez, suite à vos prédécesseurs, certains illustres, a toujours voulu être respectueuse du Droit international pour servir les intérêts de notre Nation.

Je ne veux pas douter qu’il puisse en être autrement de votre propre volonté ; aussi, convient-il ne mettre les actes en rapport avec ces idéaux fondamentaux.

Je reste à votre entière disposition pour échanger à votre convenance à ce propos.

Bien respectueusement à vous.


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