"Nous devons parvenir à un accord et à une décision politique", a déclaré Josep Borrell à son arrivée au deuxième et dernier jour d'une réunion des ministres des Affaires étrangères à Prague.
"Je travaillerai pour l'unité (...) Nous ne pouvons pas nous permettre d'apparaître désunis sur un sujet aussi important, à savoir les relations entre (...) la société russe et la population européenne", a ajouté le Haut Représentant de l'UE pour les Affaires étrangères.
La présidence tchèque du Conseil de l'UE a réuni les chefs de la diplomatie des Vingt-Sept pour discuter de nouvelles sanctions contre la Russie, six mois après le début de l'invasion de l'Ukraine.
La proposition de plusieurs Etats membres frontaliers de la Russie d'interdire totalement la délivrance de visas touristiques aux ressortissants russes - également réclamée par les autorités ukrainiennes - a suscité une ferme opposition de la part de plusieurs pays, dont la France et l'Allemagne.
Pour autant, les participants à la réunion semblent enclins à tenter d'aboutir à un compromis.
"Je pense que ce sera plus efficace si nous pouvons prendre des décisions tous ensemble entre pays européens", a déclaré le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, dont le pays figure parmi les promoteurs d'une interdiction totale.
De son côté, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a prévenu que "nous pouvons être forts ensemble, mais seulement si nous pensons comme européen, sans nous replier dans des coquilles nationalistes".
Selon le Financial Times, les Etats membres partisans de l'interdiction - les Etats baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) ainsi que la Finlande et la Pologne, qui partagent tous une frontière terrestre avec la Russie - ont adressé une déclaration commune à la Commission européenne pour réclamer des mesures permettant "de réduire drastiquement le flux de citoyens russes vers l'Union européenne et l'espace Schengen".
"Jusqu'à ce que de telles mesures soient instaurées à l'échelle de l'UE, nous envisagerons de mettre en place des dispositions temporaires à l'échelle nationale", ont-ils annoncé, toujours selon le quotidien économique britannique.
Une source diplomatique européenne a jugé lundi que les divisions sur une interdiction étaient trop profondes pour permettre un consensus mais estimé qu'un compromis pourrait être trouvé sur une suspension de l'accord russo-européen sur la facilitation de la délivrance des visas, avec pour conséquence une procédure plus complexe, plus longue et plus coûteuse pour les citoyens russes.
Reuters