Pendant deux jours, ce comité va entendre de hauts responsables américains, des défenseurs des droits et des ONG, pour déterminer si Washington respecte ses obligations internationales en matière de lutte contre la discrimination raciale. Les auditions, qui débuteront jeudi après-midi et se poursuivront vendredi, porteront sur un grand nombre de questions, notamment les homicides de personnes noires par la police et l'inégalité d'accès à l'éducation, au logement et à un environnement sain.
Ce comité onusien est composé de 18 experts indépendants chargés de surveiller à intervalles réguliers l'application de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale par les États parties, que les États-Unis ont ratifiée en 1994. La situation des États-Unis a été examinée pour la dernière fois en 2014. En préparation de ce nouvel examen, les défenseurs des droits ont déploré que le gouvernement américain n'ait jamais traité de manière adéquate les violations commises à l'encontre des Noirs pendant l'esclavage et les périodes ultérieures marquées par l'exploitation, la ségrégation et la violence. Cet héritage, selon eux, continue d'être visible dans les politiques et les pratiques dans les domaines notamment de l'économie, de la santé, de l'éducation et du logement. Pendant la session du comité, la société civile entend se concentrer «sur la question de la reconnaissance et des réparations», a déclaré à l'AFP Vince Warren, directeur exécutif du Centre pour les droits constitutionnels (CCR).
Washington a envoyé de son côté une délégation de 23 personnes pour répondre aux questions des experts, dont les conclusions seront publiées le 30 août. Dans un communiqué, l'administration américaine a déclaré être «profondément engagée à relever les défis du racisme systémique tant au niveau national qu'international». Et Washington a organisé quatre séries de consultations avec la société civile américaine en vue de l'examen, dont une à Genève mercredi. «Nous saluons et voulons encourager la participation de la société civile à ce processus», a déclaré un porte-parole de la mission américaine à Genève. Certains des défenseurs de droits qui se sont rendus à Genève s'accordent à dire que l'administration de Joe Biden est allée plus loin que ses prédécesseurs dans la reconnaissance des problèmes liés au racisme structurel. «L'administration Biden a montré qu'elle pouvait nommer le problème, mais le temps est venu de prendre des mesures plus audacieuses», a déclaré Jamil Dakwar, qui dirige la division droite de l'homme, de l'ACLU, la très puissante organisation américaine de défense des droits civiques.
Avec AFP
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