L'événement se tiendra au Nippon Budokan, haut lieu de compétitions d'arts martiaux, mais aussi de concerts et de cérémonies officielles, comme celles organisées chaque 15 août pour commémorer la reddition du Japon en 1945 et ses morts durant la Seconde Guerre mondiale.
Le Nippon Budokan avait aussi accueilli les dernières funérailles nationales organisées en 1967 pour un ancien premier ministre japonais, Shigeru Yoshida, grand artisan de la renaissance du Japon dans l'après-guerre.
Le porte-parole du gouvernement, Hirokazu Matsuno, a de nouveau insisté vendredi sur le fait que Shinzo Abe méritait cet hommage national, de par son record de longévité au pouvoir (près de neuf ans sur deux mandats), son bilan «digne d'éloges» et les liens étroits qu'il avait noués avec des chefs d'État étrangers. «Nous accepterons aussi des dignitaires étrangers, et les pays avec lesquels nous avons des relations diplomatiques seront informés des détails», a ajouté Hirozaku Matsuno.
Shinzo Abe a été assassiné par balles le 8 juillet à Nara (ouest du Japon) alors qu'il prononçait un bref discours électoral en pleine rue. Le suspect, Tetsuya Yamagami, avait été aussitôt interpellé.
Selon les médias locaux, le suspect a expliqué aux enquêteurs avoir délibérément visé Shinzo Abe pour les liens que ce dernier entretenait selon lui avec l'Église de l'Unification, un mouvement religieux connu aussi sous le nom de «secte Moon». La mère de Tetsuya Yamagami appartient à cette Église. Elle lui aurait fait d'importants dons par le passé, ayant précipité leur famille dans de graves difficultés financières, selon son fils.
Des obsèques privées de Shinzo Abe ont déjà eu lieu peu après sa mort dans un temple bouddhiste de Tokyo. Des milliers de gens lui avaient rendu hommage à proximité, ou au passage de son corbillard, devant des institutions politiques de la capitale.
La cérémonie nationale pour Shinzo Abe sera «non confessionnelle, simple et sobre». Son budget n'a pas encore été fixé, a encore précisé vendredi Hirozaku Matsuno.