Gotabaya Rajapaksa, son épouse Ioma et deux gardes du corps ont été escortés dans l'avion quelques minutes avant le décollage de l'aéroport international Velana à Malé, a précisé la même source.
La presse locale rapporte qu'il a été conspué et insulté à sa sortie de l'aéroport Velana et une manifestation a été organisée dans la capitale Malé pour demander au gouvernement des Maldives de ne pas le laisser transiter en toute sécurité. Les médias maldiviens assurent que Gotabaya Rajapaksa a passé la nuit dans l'hôtel de luxe Waldorf Astoria Ithaafushi, mettant en parallèle cette opulence et la crise économique que traverse la population sri-lankaise.
D'après des sources de sécurité, la démission que Gotabaya Rajapaksa avait promise pour mercredi pourrait être annoncée après son départ des Maldives. «La lettre de démission a été préparée», a expliqué une de ces sources à l'AFP. «Aussitôt qu'il donne le feu vert, le président du Parlement la publiera». Selon des sources diplomatiques, les États-Unis lui ont refusé une demande de visa car il avait renoncé à sa citoyenneté américaine en 2019 avant d'être candidat à la présidentielle.
Les manifestants vont évacuer les bâtiments publics
Pendant ce temps, les manifestants sri-lankais, qui ont contraint le président à fuir le pays après l'invasion de sa résidence le week-end dernier, ont annoncé jeudi qu'ils allaient évacuer les bâtiments publics occupés depuis plusieurs jours. «Nous nous retirons pacifiquement du palais présidentiel, du secrétariat présidentiel et des bureaux du Premier ministre avec effet immédiat, mais nous continuerons notre lutte», a déclaré une porte-parole. Quelques heures avant l'annonce du retrait, la police avait repoussé les manifestants qui tentaient de pénétrer dans le parlement.
La foule contestataire avait envahi mercredi les bureaux du premier ministre Ranil Wickremesinghe après avoir fait de même samedi avec le palais du président Gotabaya Rajapaksa, l'obligeant à s'enfuir à l'étranger. Près de 85 personnes ont été blessées dans les heurts et un homme est mort asphyxié par les gaz lacrymogènes.
Ranil Wickremesinghe, nommé président par intérim par le chef de l'État en fuite, avait demandé l'évacuation des bâtiments publics et avait donné l'ordre aux forces de l'ordre de faire «le nécessaire pour rétablir l'ordre». Un dignitaire bouddhiste soutenant le mouvement avait appelé jeudi à rendre le palais présidentiel, un bâtiment vieux de plus de 200 ans, afin de préserver les objets de valeurs qui s'y trouvent. «Ce bâtiment est un trésor national et il doit être protégé», avait déclaré aux journalistes le moine Omalpe Sobitha. «Il doit y avoir un audit approprié et la propriété doit être rendue à l'État».
Des centaines de milliers de personnes ont visité la résidence depuis son ouverture au public après la fuite de Gotabaya Rajapaksa samedi. Le couvre-feu, levé jeudi à l'aube, a été remis en place pour la mi-journée, à Colombo uniquement. Gotabaya Rajapaksa avait promis de démissionner mercredi mais aucune annonce n'a été faite. Il est actuellement aux Maldives où il attendrait qu'un jet privé l'emmène, avec sa femme et deux gardes du corps, à Singapour.
afp
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