La résidence privée du Premier ministre sri-lankais envahie et incendiée par des manifestants

  10 Juillet 2022    Lu: 714
La résidence privée du Premier ministre sri-lankais envahie et incendiée par des manifestants

La résidence privée du Premier ministre du Sri Lanka, Ranil Wickremesinghe, a été envahie et incendiée par des manifestants, samedi, a indiqué un responsable local.

L'agence américaine Associated Press a rapporté, citant un responsable local ayant requis l'anonymat, que "des manifestants se sont introduits dans la résidence privée du Premier ministre sri-lankais et y ont mis le feu pour exprimer leur colère après des mois de troubles politiques et économiques".

La réaction des manifestants intervient après que Wickremesinghe a annoncé sa volonté de se retirer pour ouvrir la voie à un gouvernement d'union nationale dans ce pays d'Asie du Sud acculé par les crises économique et politique.

"Le Premier ministre continuera d'exercer ses fonctions jusqu'à ce qu'un gouvernement d'union nationale soit formé", indique un communiqué publié par ses services.

Quelques heures avant cette annonce, l’agence de presse privée Asian News International (ANI) a rapporté que Wickremesinghe, avait convié les dirigeants des partis politiques à se joindre à une réunion d'urgence du gouvernement pour discuter d'une résolution rapide de la crise politique, après que le président Gotabaya Rajapaksa a fui son palais à Colombo, samedi.

Plus tôt dans la journée, des manifestants ont pris d'assaut le palais présidentiel dans la capitale, Colombo, pour protester contre la dégradation des conditions de vie due à la crise économique qui secoue le Sri Lanka.

Selon les médias locaux, des milliers de manifestants, drapeau noir à la main, se sont rassemblés à Colombo bravant ainsi le couvre-feu d’une durée indéterminée, décrété la veille.

Les mêmes sources ont indiqué que des centaines de manifestants ont renversé plusieurs barrages de police placés dans le périmètre du palais présidentiel, ce qui a poussé les forces de sécurité à tirer des coups de semonce en l'air pour les disperser.

Toutefois des médias asiatiques ont rapporté que des manifestants ont envahi le complexe présidentiel, obligeant le président Rajapaksa à quitter précipitamment les lieux.

En proie à une crise économique, le Sri Lanka fait face à une vague de mécontentement généralisée. La rue exige la démission du président et de son Premier ministre.

Wickremesinghe avait annoncé en juin dernier que l'économie sri-lankaise s'était complètement effondrée et que Colombo ne serait même pas en mesure de payer ses importations de pétrole, faute de devises.

Le Sri Lanka endure la pire crise économique depuis son indépendance en 1948. Le pays de 22 millions d'habitants est frappé par des pénuries d'aliments et de carburants, des coupures d'électricité, une inflation record à plus de 50% et une dette abyssale.

Cette crise économique est exacerbée par la pandémie de covid-19 qui a entraîné une baisse significative des revenus du tourisme et des transferts de fonds des expatriés.

En avril dernier, le Sri Lanka avait annoncé un défaut de paiement sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars, alors que le service de la dette du pays pour l'année 2022 était estimé à un peu moins de 7 milliards de dollars.

Le gouvernement cherche à obtenir l'aide du Fonds monétaire international (FMI), mais les négociations pourraient durer jusqu'à la fin de l’année, alors que le pays se doit de payer 5 milliards de dollars par an, en moyenne, jusqu'en 2026. (AA)


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