Ceux qui n’entendent pas dormir sur place devront s’acquitter d’une contribution pour rentrer dans la ville, dont le montant sera variable.
“Fatale, magique, fragile, et désormais expérimentatrice d’un projet révolutionnaire.” Pour le quotidien milanais Corriere della Sera, Venise est toutes ces choses à la fois. Surtout depuis que son maire, Luigi Brugnaro, a lancé une série de mesures qui va beaucoup faire parler d’elle.
En effet, à partir de début 2023, détaille le média italien, “tous les touristes qui ne viennent pas de la région Vénétie et qui ne dorment pas sur place devront payer une contribution. Celle-ci variera en fonction de l’avance avec laquelle on réserve la visite et de l’affluence prévue”.
Le prix de ce “ticket” sera de 3 à 10 euros par personne, dévoile le journal, et, bien que la commune se soit empressée de déclarer qu’il ne s’agissait pas d’établir un “numerus clausus”, selon le Corriere della Sera il s’agit bien de “décourager la visite” lors des journées les plus chaotiques. Objectif : “réguler les flux” et “éviter que la ville ne soit prise d’assaut”.
“Ce qui pose problème, ce sont les vacanciers à la journée, s’est justifié Luigi Brugnaro. Ils arrivent à l’improviste le matin et repartent le soir en créant souvent un engorgement. C’est pourquoi nous avons étudié ce système dont bénéficieront ceux qui réserveront leur visite : ils vont pouvoir économiser.”
Une mesure bonne mais insuffisante
Une économie qui ne se fera pas seulement sur le “ticket d’entrée”, mais aussi sur les musées et les billets de vaporetto (bateau vénitien faisant office de bus aquatique), qui seront moins chers en cas de visite réservée (longtemps) à l’avance.
C’est que, dans la Cité des doges, l’afflux de touristes est tel que même un conseiller municipal d’opposition comme Gianfranco Bettin (Verts progressistes) estime que cette mesure est une “bonne idée”.
Bonne mais insuffisante, selon l’homme, qui demande, lui, un véritable numerus clausus pour Venise, plutôt que ces mesures intermédiaires qui ne disent pas leur nom. “Le problème, c’est cette marée de visiteurs qui bouleverse le tissu socio-économique et démographique de la ville”, assène-t-il, et le Corriere della Sera, en guise de conclusion, lui emboîte le pas :
“Venise ressemble de plus en plus à Disneyland”