Platini: les conseilleurs ne sont pas les payeurs

  26 Octobre 2015    Lu: 888
Platini: les conseilleurs ne sont pas les payeurs
Dans le cadre de `` l` Affaire F.I.F.A - Sepp Blatter ``, l`icône Michel Platini se voit malmenée, en proie à une amorce de lynchage médiatique. Au point de voir ressurgir critiques oubliées ou inepties diverses.

Platini, l`homme, le joueur, le dirigeant. Ce patronyme ne laisse pas indifférent. Encore moins les différentes fonctions qu`a occupés que le co-organisateur de France 98. Il y a une quinzaine de jours, le rôle convoité mais périlleux de sélectionneur national endossé par l`ancienne gloire du ballon rond a servi de prétexte, de casus belli à un journaliste-écrivain s`exprimant sur la chaîne française d`information en continu I-Télé.

Si nous opérons un flash-back, ``Platoche`` succéda à Henri Michel à un moment où l`équipe de France était bien morose. Malade de la pression due à sa troisième place obtenue au Mundial 1986. Malade des états d`âme de certains. Malade de ses piètres résultats, en particulier le 1-1 sanctionnant un déplacement à Chypre en éliminatoires pour la CM 90, élément catalyseur. C`était un soir d`automne 1988. Platini fut nommé entraîneur dans l`urgence.

Dès l`entame de son mandat, l`ex-numéro dix ajouta une touche de dynamisme aux coqs du football, à en juger la manière de jouer lors de la première sortie(courte mais aussi belle défaite 2-3 en ex Yougoslavie ).

Le Roi Michel, à l`expérience internationale variée - il fut joueur de la Juventus de Turin, précisément dans la région de ses origines familiales italiennes - mena grâce à ses compétences un groupe moribond jusqu`à l`Euro 92, ayant accompli l`exploit de gagner tous les matches de poule qualificative. Certes sans passer le premier tour en phase finale mais en partageant les points (1 - 1) avec la Suède nation organisatrice. Puis, avec l`Angleterre (0 - 0) . S`inclinant 2-1 contre le Danemark futur vainqueur de l`épreuve.

Ce soi-disant bilan en demie-teinte fut au contraire l`arbre destiné à cacher la forêt.

Un effectif composé d`éléments hors de forme (Bats), bons sans être transcendants(Martini), de défenseurs instables(Sonor,Casoni) d`où émergeait courageusement Basile Boli. Un milieu de terrain en panne de créateurs ou composé de joueurs en méforme (Carmelo Miccichè, Philippe Vercruysse, Gerald Passi), ou trop principalement physiques (Sauzee, Pardo). Une ligne d`attaque avec des étoiles malheureusement filantes (Perez, Xuereb, Fargeon, Paille, Simba). Un ensemble d`où seuls ressortaient Papin et Cantona.

Une génération entre moyenne et médiocre. Une France qui, sans Platini parti sous d`autres cieux plus institutionnels, manqua la Coupe du Monde pour la deuxième fois consécutive. Se qualifiant pour celle de 1998 et quelques remaniements plus tard car désignée organisatrice grâce à ... Platini et son complice le regretté Fernand Sastre.

Platini, la France du Football lui doit beaucoup sur tous les tableaux.

Il semblerait que l`amnésie collective conjuguée à l`ingratitude soit la marque de fabrique du supporter hexagonal. Le même prototype de footeux sautant de joie à la victoire européenne de l`O.M en 1991 et vouant Bernard Tapie aux gémonies quelques années plus tard.

Les mêmes footeux décriant Raymond Domenech et Thierry Henry pourtant artisans d`un parcours tricolore inespéré par trois fois. La célèbre main de Thierry Henry devenant encore plus renommée que la Main d`Adam Smith. Maradona et sa "main de Dieu" en étant presque jaloux.

L`ombre du Qatar porterait - elle subitement préjudice à quiconque encouragerait le déroulement d` un événement sportif majeur en pays arabe ? Sinon quel est le fond du problème ?

Michel Platini l`homme à tout faire du foot français est toujours sous la présomption d`innocence. Ne l`accusons pas de tous les maux. Et souvenons-nous.

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