La fusillade s'est produite aux alentours de 1h locale (23h GMT) à l'extérieur d'un pub, Per på hjørnet, où les deux morts seraient à déplorer, puis devant un club gay attenant, le London Pub, en plein centre de la capitale norvégienne, alors bondé.
«La police enquête sur les faits comme un acte terroriste», a-t-elle indiqué dans un communiqué, cherchant à savoir s'il y existait «un rapport» avec la marche des Fiertés LGBT prévue samedi après-midi à Oslo. Celle-ci a été annulée. En signe de solidarité, des drapeaux arc-en-ciel ont été déposés près des lieux de l'attaque.
«Autant que l'on puisse en être sûr à ce stade, il y avait une seule personne» derrière les tirs, a déclaré un responsable, Tore Barstad, lors d'un point de presse. Le suspect, arrêté samedi cinq minutes après les premiers signalements, était connu des services de renseignement intérieur, également chargés de l'antiterrorisme, a indiqué un responsable de la police d'Oslo lors d'une conférence de presse. Il a aussi eu affaire à la police pour des faits mineurs comme port d'un couteau ou encore une condamnation pour possession de stupéfiants.
Toujours selon la police, huit blessés ont été transportés à l'hôpital et six autres pris en charge par une permanence médicale. L'Hôpital universitaire d'Oslo a quant à lui évoqué 19 blessés, huit hospitalisés et 11 traités par la permanence médicale.
Selon un journaliste de NRK présent sur place au moment de la fusillade, le tireur est arrivé avec un sac d'où il a retiré une arme avec laquelle il a tiré. Il «avait l'air très déterminé sur où il visait», a raconté à VG une femme témoin de la scène. Aux petites heures du matin, un sac gisait toujours à terre sur les lieux de la fusillade autour desquels s'affairaient des spécialistes de la police technique et scientifique. Deux armes ont été saisies. La zone, qui est située près du palais de justice, a été quadrillée.
Un témoin interviewé par VG a parlé d'«une scène de guerre». «Il y avait plein de blessés au sol qui avaient des blessures à la tête», a-t-il dit. Des civils ont aidé à la capture du suspect ainsi qu'aux premiers soins, selon la police qui a salué «une contribution héroïque».
Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a dénoncé une «attaque horrible et profondément choquante contre des innocents». «Nous ne connaissons pas encore les raisons de cet acte terrible mais aux homosexuels qui maintenant ont peur et sont dans le deuil, je tiens à dire que nous sommes tous ensemble avec vous», a-t-il écrit sur Facebook. Le roi Harald, lui, s'est dit «horrifié». «Nous devons nous rassembler pour défendre nos valeurs: la liberté, la diversité et le respect mutuel», a-t-il déclaré dans un communiqué officiel. Les effectifs policiers ont été renforcés dans la capitale pour faire face à d'éventuels autres incidents.
Généralement paisible, la Norvège avait été le théâtre d'attaques sanglantes le 22 juillet 2011. Ce jour-là, l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik avait tué 77 personnes dans un attentat à la bombe contre le siège du gouvernement à Oslo et une fusillade contre un rassemblement de jeunes travaillistes sur l'île d'Utøya.
AFP