Londres refuse de révéler les détails du premier vol d’expulsion des réfugiés vers le Rwanda

  14 Juin 2022    Lu: 555
Londres refuse de révéler les détails du premier vol d’expulsion des réfugiés vers le Rwanda

Le gouvernement britannique a maintenu son refus de divulguer les détails concernant les identités ou le nombre de personnes qui seront expulsées du Royaume-Uni, lors du premier vol d'expulsion vers le Rwanda, en vertu de l'accord sur les migrations.

La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a gardé le silence sur le nombre de personnes qui seraient expulsées, lors du premier vol vers le Rwanda, au soir de ce mardi.

"Nous sommes en train d'opérer un vol (vers le Rwanda) plus tard dans la journée, et je ne peux pas divulguer le nombre des personnes à bord", a-t-elle déclaré au journal The Independent.

"Il y aura des gens sur le vol, et s'ils ne sont pas sur ce vol, ils seront sur le prochain", a-t-elle ajouté.

Truss a souligné que l'exploitation de vols qui pourraient transporter des migrants arrivés au Royaume-Uni par des moyens illégaux est "coûteuse", sans divulguer le coût réel de ces voyages.

"La chose vraiment importante est que nous établissons ce principe, et nous commençons à briser le modèle commercial des passeurs", a-t-elle déclaré.

Dans un même contexte, Truss a rejeté les critiques des religieux britanniques, qui ont considéré le plan d'expulsion vers le Rwanda comme "une honte pour l'image du Royaume-Uni".

"La politique du Rwanda est entièrement légale et morale", a-t-elle expliqué, et a défié les opposants de pouvoir proposer un plan alternatif à l'accord de migration établi avec le Rwanda.

L’organisation Care4Calais a révélé, dans la journée du lundi, que l’expulsion de 7 personnes a été approuvée pour le vol d’aujourd'hui vers le Rwanda.

La chaîne britannique BBC, a rapporté plus tôt, les déclarations du ministère britannique de l'Intérieur qui a révélé que le nombre de migrants expulsés vers le Rwanda, lors du premier vol du genre, était de 8 personnes.

Selon la BBC, le coût probable d’un seul voyage d'expulsion est de "plus de 500 000 livres sterling".

**De larges critiques

Le projet d'expulsion des demandeurs d'asile et des migrants clandestins du Royaume-Uni vers le Rwanda a été largement critiqué par plusieurs organisations de défense des droits humains et membres du clergé affiliés à l'Église au Royaume britannique.

Dans une lettre au journal britannique The Times, les hauts dirigeants de l'Église en Angleterre ont décrit le plan comme "une politique immorale qui nuit à la Grande-Bretagne".

La lettre, signée par plus de 20 évêques, indique que le gouvernement "n'a pris aucune considération dans son plan de la demande d'asile et n'a pas tenté de comprendre le sort de ces personnes (demandeurs d'asile)".

Des rapports ont également signalé que le prince héritier britannique Charles, prince de Galles, avait critiqué l'expulsion de migrants vers le Rwanda, qualifiant la pratique d'"épouvantable", selon le journal The Independent.

Un vol devait initialement transporter des dizaines de migrants aujourd'hui, mais la plupart d'entre eux ont réussi leur recours individuel contre l'expulsion, a rapporté la BBC.

Le gouvernement britannique insiste sur le fait qu'il "ne reviendra pas" sur son plan.

Une source gouvernementale a déclaré à la BBC qu'ils feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour "transporter les demandeurs d'asile sur ces vols".

Les juges de la Cour d'appel du Royaume-Uni ont annoncé, dans la journée d’hier que le gouvernement pouvait continuer avec le projet de dépêcher un premier vol transportant des migrants clandestins vers Rwanda, en cette journée du mardi.

Cela fait suite à une décision antérieure de la Haute Cour britannique, vendredi, qui a permis au gouvernement de continuer son plan d'expulsion des demandeurs d'asile du Royaume-Uni vers le Rwanda, considérant qu'il était dans "l'intérêt public" du gouvernement de mettre en œuvre ses politiques.

En vertu de cela, le gouvernement britannique enverra un groupe de demandeurs d'asile qui sont entrés illégalement au Royaume-Uni au Rwanda, pour déposer leurs demandes d'asile depuis le pays africain, a rapporté la BBC.

Le gouvernement espère que le plan découragera les demandeurs d'asile de traverser la Manche, où plus de 10 000 personnes ont risqué leur vie lors de la traversée cette année.

Au cours de la semaine dernière, la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel, a annoncé que la date du premier vol transportant le premier groupe de migrants clandestins vers le Rwanda aura lieu le 14 juin, deux mois après avoir conclu un "accord sur les migrations" avec le pays africain, afin d’accueillir les migrants et demandeurs d'asile au Royaume-Uni.

La politique du gouvernement englobe l'octroi d'un hébergement et d'un soutien aux personnes au Rwanda, durant l’examen de leur demande d'asile par l'État, et si les candidatures sont admises, les individus peuvent rester jusqu'à 5 ans dans le pays, au cours desquels ils recevront une éducation et un soutien matériel.

Ceux dont la demande d’asile a été rejetée au Rwanda se verront offrir la possibilité de demander des visas par d'autres voies d'immigration, s'ils souhaitent rester dans le pays, mais risquent tout même l’expulsion.

Plusieurs avocats représentant des associations juridiques et autres organismes de défense des droits de l'homme, ont déposé une plainte devant les tribunaux pour faire faire barrage à l'expulsion.


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