Certains pays alliés de l'OTAN ne puissent pas comprendre les menaces visant la Turquie, selon Erdogan

  31 Mai 2022    Lu: 617
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Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan regrette que "tous les pays alliés de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) ne puissent pas comprendre les menaces visant la Turquie".

Le Chef de l'État turc a rédigé une tribune pour la revue The Economist, publiée lundi.

Il fait remarquer que la guerre en Ukraine défie les opinions courantes concernant le système international, la concurrence des puissances et la sécurité euro-atlantique.

Erdogan note également que cette guerre a ranimé l'OTAN, la plus grande alliance militaire de l'Histoire.

Ajoutant que la Turquie est un pays allié indispensable de l'OTAN depuis 70 ans, le Président rappelle que son pays a déployé des soldats dans le cadre des missions de l'Alliance, dans nombreux pays allant du Kosovo en Afghanistan.

La Turquie est également un pays qui investit des milliards de dollars dans l'industrie de la défense pour renforcer ses capacités, insiste Erdogan.

"La capacité renforcée de la Turquie a apporté des contributions à la résilience et la puissance de l'OTAN, écrit-il. Bien que nos partenaires apprécient toujours la contribution de la Turquie à la sécurité collective de l'OTAN, ils la négligent facilement quand leur propre sécurité n'est pas menacée. Nos partenaires qui se souviennent de l'importance de la Turquie seulement durant les périodes de crise (comme la crise dans les Balkans), ont été dans l'illusion qu'on peut assurer la stabilité à long terme sans la Turquie, et par conséquence, ont ignoré les éventuelles menaces et les faits géopolitiques après l'élimination des menaces."

Le Président rappelle en outre que l'OTAN était considérée par certains comme une organisation "dépassée", dont Emmanuel Macron qui avait évoqué un "état de mort cérébrale" en 2019.

"Les mêmes avaient remis en question le rôle de la Turquie au sein de l'Organisation, explique-t-il. Cette approche […] a fait perdre de longues années à l'OTAN."

Dans ce cadre, Erdogan rappelle aussi que la Turquie est en faveur de réformer l'OTAN contre les nouvelles menaces sécuritaires.

"Le manque de démarches suffisantes en termes de sécurité collective, notamment la menace terroriste, entrave la coopération sécuritaire […], selon Erdogan. La Turquie a exprimé cela durant tous les sommets de l'OTAN et a appelé à une coopération internationale pour transformer la lutte antiterroriste. Dans ce contexte, nous avons souhaité une coopération plus étroite concernant les renseignements et les questions militaires, dans la lutte contre les organisations terroristes."

Pour le Président, la guerre en Ukraine et la situation qu'elle entraîne confirme bien la validité des appels et attentes de la Turquie.

"Bien que tous les pays alliés admettent une nouvelle fois l'importance de la Turquie pour l'OTAN, il est regrettable que certains pays alliés ne puissent pas comprendre les menaces visant la Turquie, insiste Erdogan. Pour la Turquie, l'adhésion de la Suède et de la Finlande engendre des risques pour sa propre sécurité et l'avenir de l'Organisation. C'est très naturel pour la Turquie d'attendre de ces pays à ce qu'ils empêchent le financement du PKK, reconnu comme organisation terroriste par l'Union européenne (UE) et les États-Unis, le recrutement de nouveaux éléments et les activités de propagande."

Le Président turc rappelle que la Turquie demande des pays alliés à faire cesser les activités de toutes les organisations terroristes et à extrader vers la Turquie les membres.

"Nous avons partagé avec les autorités de ces pays les preuves et avons demandé des démarches, poursuit Erdogan. La Turquie souhaite également que ces pays soutiennent les opérations de lutte antiterroriste qui seront réalisées par les membres de l'OTAN. Le terrorisme menace tous les pays alliés et les pays candidats doivent admettre cette réalité avant d'adhérer à l'Organisation. La Turquie ne changera pas de position si ces pays n'entreprennent pas les démarches nécessaires."

Erdogan a critiqué ceux qui remettent en question les relations de la Turquie avec l'OTAN alors qu'Ankara est plutôt positive à l'élargissement.

"Les pays qui résistent à la lutte contre le terrorisme, ne peuvent aucunement donner des instructions aux autorités à Ankara, conclut Erdogan. Nous estimons que l'approche de deux poids deux mesures des pays alliés dans la lutte antiterroriste, nuira au prestige et à la crédibilité de l'Alliance." (AA)


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